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[verso-hebdo]
28-01-2011
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Une saison dans l’atelier de Cueco |
Les auditeurs des « Papous dans la tête » sur France Culture se souviennent peut-être de l’analyse par Henri Cueco, implacablement précise et totalement désopilante, Des Religieuses de Port-Royal de Philippe de Champaigne, au terme de laquelle il apparaissait indubitablement que Mère Angélique Arnaud et sœur Catherine sont en train de mimer une scène de natation. « Philippe de Champaigne a synthétisé en une seule image toutes les techniques de natation pratiquées en son temps (...) La scène retrace peut-être aussi les premières plongées sous-marines, sœur Angélique tenant alors le rôle du mérou. Regardez un instant son visage, vous verrez que je n’abuse nullement... » Vers la même époque (nous sommes au milieu des années 90), le facétieux homme de radio, mais aussi peintre passionné par l’histoire de son art, travaillait sur le thème de L’Enlèvement des Sabines par Poussin. À la question de savoir s’il recommençait le tableau célèbre selon son style, comme l’avaient fait avant lui David, puis Picasso, il répondait que, pour lui, « ça fonctionne plutôt entre fascination ou si l’on préfère, sacralisation, et blasphème. J’essaye de comprendre le tableau, d’en percer ce que j’appelle les raisonnements de peintre. »
Cueco a recommencé récemment avec Ingres - encore un grand classique - suite à l’invitation du musée Ingres, avec une centaine d’œuvres réalisées entre 2007 et 2009, puis exposées de juillet à novembre 2010 au musée de Montauban. Voici que l’évènement se prolonge maintenant avec « Une Saison dans l’atelier, dialogue ingresque », une sélection d’une trentaine de dessins présentée par la Galerie Louis Carré du 4 février au 5 mars, qu’il ne faudra surtout pas manquer. On constatera que si, dans ses interventions radiophoniques, il arrive à Cueco de dire beaucoup de bêtises (« plus que je n’en fais, probablement » précise-t-il), dans ses dessins il garde au contraire un esprit de sérieux d’autant plus passionnant que l’artiste le juge « fort dangereux ».
L’Ingres du Bain Turc était, comme on sait, un véritable obsédé du corps féminin, source de toutes les voluptés. Le Cueco du « dialogue ingresque » est devenu quant à lui, depuis sa rencontre pas si lointaine avec Philippe de Champaigne, un amoureux de la peinture classique qu’il ausculte « comme un médecin de famille » pour en percer les secrets. Il est passé par Rembrandt et Delacroix avant de s’attarder sur l’impénétrable génie montalbanais. Ne ratez pas, par exemple, sa visite d’Un détail de la Grande Odalisque. Une visite avec une mine-graphite sur papier Canson certes, mais aussi avec des mots : « ... Après un mouvement reptilien, les fesses sans ampleur sont elles-mêmes attirantes sans insistance, les pieds sont des prolongements fragiles et fruités du corps. La main comme souvent chez Ingres autonome amorce un mouvement pianotant... » Alléchant n’est-ce pas ? Cueco, peintre et dessinateur réputé, se révèle aussi, une fois de plus, un écrivain de premier ordre (Carnet n° 1, 2008-2009).
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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