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[verso-hebdo]
24-02-2011
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Actualité des« conquérants de l’illusion » |
En 1881, Etienne-Jules Marey rencontre Muybridge qui se consacre à l’étude du mouvement des êtres vivants avec plusieurs objectifs. En 1882, il invente la chronophotographie qui lui permet, à l’aide d’un seul objectif, de saisir plusieurs positions d’une même figure sur le même cliché. Il rejoint ainsi une très ancienne préoccupation des peintres dont certains, jusqu’à aujourd’hui, ont utilisé ses travaux pour enrichir les leurs d’une manière ou d’une autre. C’est le point commun de Gérard Guyomard, Gérard Le Cloarec et Vladimir Velickovic que Claude Guibert, commissaire de l’exposition « La mémoire du geste », a eu l’idée de réunir à la Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d’Orléans (jusqu’au 24 avril) car, selon lui, « dans l’histoire contemporaine, l’aventure de l’image fixe a lié le peintre et le photographe et l’épopée de l’image animée a marqué notre société ».
Les tableaux de Gérard Guyomard, follement animés (je pense particulièrement aux séries Eté rock clips et La stratégie de l’atelier dans les années 80-90), sont en effet impensables sans la double présence de la photographie (souvent explicite par collage) et du cinéma (généralement implicite dans la forme). Pas de fond au sens de la vieille profondeur illusionniste chez Guyomard : tout se passe frénétiquement sur le même plan et les figures comme les objets semblent vouloir échapper au cadre (un tableau de 1977 avait précisément pour titre « Sortir du cadre »). C’est un peu la même chose chez Gérard Le Cloarec, mais par le moyen d’une décomposition-recomposition de la figure selon un système de particules élémentaires tourbillonnantes. Le Cloarec n’imite pas le mouvement : il invente un mode d’expression qui introduit le mouvement au cœur de la représentation. Son œuvre a partie liée avec la photographie, sans doute, mais peut-être encore plus avec ce que la biologie moléculaire nous dit de la structure du noyau de la cellule.
Quant à Velickovic, fasciné depuis sa jeunesse par les recueils de photographies de Muybridge et Marey, il n’a jamais cessé de traquer l’ « animal in motion » (qui peut être un chien aussi bien qu’un homme), voyant dans sa foulée et ses sauts apparemment sans but une « allégorie de la destinée » selon l’expression de Marc Le Bot. Velickovic dessine en noir et blanc à partir de photographies qu’il a longtemps collées sur le papier. Guyomard et Le Cloarec peignent en ne s’interdisant aucune des couleurs longtemps considérées par Velickovic comme seulement « possibles ». L’association de ces trois artistes nous donne au final une exposition d’un grand intérêt.
Parallèlement, la galerie Le Garage, qui est devenue depuis quelques années un des plus dynamiques lieux de découverte de l’art actuel dans la région Centre, propose « Les Conquérants de l’illusion », hommages de 11 peintres à 11 pionniers de l’image : les trois artistes de la « Mémoire du geste » sont présents, plus Denis Rivière, Jacques Monory, Gérard Fromanger, Frédéric Brandon, Emile Reynaud, Jean-Marie Barre, Bernard Philippeaux et Gérard Schlosser : une belle affiche en vérité, qui ne manquera pas d’ attirer les amateurs de peinture. (jusqu’au 27 mars, 9 rue de Bourgogne, Orléans, 06 08 78 34 02).
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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