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[verso-hebdo]
10-02-2011
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Pierre Buraglio et Damien Cabanes tels qu’en eux-mêmes |
Catherine Viollet, bien connue en tant qu’artiste, est aussi conseillère culturelle aux Arts plastiques de la ville de Vitry sur Seine. Elle a eu l’excellente idée d’inviter ensemble Pierre Buraglio et Damien Cabanes sur le thème du « support papier », ce dernier étant en effet essentiel dans leurs démarches respectives (galerie municipale Jean-Collet, jusqu’au 6 mars). « Une notion de simplicité des matériaux leur est commune, un rapport au modèle, explique la commissaire dans son introduction au catalogue, le travail sur les formes et l’espace au-delà de toute narration, des origines puisées dans l’abstraction, une poésie certaine... » Rien de bien spectaculaire en somme, mais une occasion jubilatoire de pénétrer dans deux processus de création proches sans se ressembler, dont les points de convergences vont certainement au-delà de la seule prédilection pour le support-papier. Cette exposition me ramène vers 1990, moment où je m’étais moi-même intéressé simultanément à ces deux artistes appartenant à deux générations différentes (Cabanes a vingt ans de moins que Buraglio), mais membres de la même famille du point de vue plastique.
À cette époque, tout comme aujourd’hui, Buraglio jugeait que la peinture était devenue problématique. Il ne s’autorisait que l’usage du papier calque pour retrouver, d’un trait de crayon, l’articulation essentielle d’une crucifixion de Philippe de Champaigne ou d’une Sainte Victoire de Cézanne. Encore la Sainte Victoire pouvait-elle, à ce moment, être pour partie vigoureusement caviardée de noir. Cette sorte d’auto-flagellation ou d’auto-censure n’est plus de mise depuis quelque temps, ce dont témoigne l’exposition. C’est sans complexe que Buraglio s’attarde par exemple sur une paire de pieds campée par Gauguin, qu’il reprend à sa manière à la mine de plomb sur un carnet de croquis de 49 x 68 cm (D’après... Paul Gauguin, 2003) ou bien qu’il s’inspire avec un humour discret de Jean-François Millet représentant un officier de marine (D’après... Jean-François Millet. Crayons, crayons de couleur, découpage, 2003).
Quant à Damien Cabanes, il s’adonnait en 1992 à de curieuses constructions abstraites à base de carrés et de rectangles, mais aussi à des autoportraits. Dans les premières, il recourait à la superposition des plans, écho de la fascination exercée sur lui par les Vues d’atelier de Matisse : les compositions en damier constituaient des fonds, sur lesquels il introduisait des bandes colorées. Dans les seconds, auxquels il faut ajouter des natures mortes et récemment des figures et paysages tels que la gouache sur papier Lus-La-Croix-Haute (2010), Damien Cabanes entendait aussi peindre « quelque chose que l’on voit » pour obtenir des sensations susceptibles de nourrir l’imagination. Il n’était décidément pas loin de Buraglio faisant des allers-retours incessants entre abstraction et figuration, et tous deux peuvent se reconnaître, aujourd’hui comme hier, en Giacometti que Damien Cabanes me citait de mémoire : « on oublie ce qu’on est en faisant ce qu’on voit, et alors on est soi-même ».
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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