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[verso-hebdo]
15-10-2009
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Liu Ming, artiste immigré |
On commençait à connaître Liu Ming, naguère baptisé « chef de file des nouveaux pop » (titre qu’il n’a jamais revendiqué), aujourd’hui observateur de ses compatriotes chinois immigrés, mais plus généralement de tout ce que contient le mot « immigration » dans la France d’aujourd’hui. L’exposition organisée par la galerie Lipao-Huang (16 rue Dauphine 75006 Paris) ces jours-ci révèle un artiste qui, tout en restant fidèle à son parti-pris d’une « peinture non picturale » (seule capable, à ses yeux, de relever le défi de la « société de consommation »), n’en témoigne pas moins d’une science très élaborée de la peinture, réduite à une constellation de petites touches rondes qui « pixellise » l’image, mais dont la somme, vue à distance convenable, offre une réjouissante interprétation de certaines réalités de notre temps. Par exemple, la manière dont les commerçants orientaux de Paris (chinois, indiens, pakistanais, vietnamiens etc.) introduisent dans leurs vitrines ou dans la décoration de leurs magasins des éléments du patrimoine religieux de leurs pays : Liu Ming s’est arrêté devant une reproduction particulièrement kitsh du Bodhisattva Maitreya vue dans une boutique pakistanaise, environnée d’objets et tissus que l’installateur avait voulu chatoyants et qui ne sont que criards. Liu Ming a repris sans hésiter les rouges trop vifs, les verts trop acides environnant la silhouette de ce « Buddha à venir », et, comme par miracle, il en a fait de la peinture. Une peinture non décorative, certes, mais formidablement efficace. Liu Ming a pris lui-même la photographie matrice de la peinture : la première ne pouvait dire ce que la seconde suggère avec une efficacité inattendue. Ce qu’il s’agit d’exprimer, c’est à la fois le conscient et l’inconscient de ceux qui, immigrés, vivent parmi nous sans que nous les comprenions. Liu Ming, né à Nankin, nous parle de ce que lui seul peut voir parce que lui-même est un immigré, et de ce que lui seul peut traduire, parce qu’il est peintre. Un peintre de premier ordre.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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