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[verso-hebdo]
05-11-2009
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Morteyrol, ou l’actualité de la Figuration narrative |
Non sans raisons, la galerie du Centre qualifie Morteyrol d’ « artiste historique de la Figuration narrative ». Il est utile, me semble t-il, de signaler son exposition (jusqu’au 21 novembre) aux anciens qui se souviennent du successeur de Fromanger à la présidence de la Jeune Peinture (1974), membre du Groupe des quatre avec Sergio Birga, Ivan Messac et Edgard Naccache qui militaient pour une peinture politique, et enfin compagnon de route des célèbres Malassis dont Cueco était le chef de file dans les années 70. Il est par ailleurs indispensable d’informer les jeunes amateurs de peinture, de plus en plus nombreux à s’intéresser à la Figuration narrative, qui doivent apprendre qu’elle n’est pas seulement constituée par les dix neuf élus des organisateurs de l’exposition du Grand Palais il y a deux ans.
Bernard Morteyrol, sur qui l’attention s’est portée en 2003 à l’occasion de sa grande exposition à la Villa Tamaris de La-Seyne-sur-Mer, n’avait pas exposé à Paris depuis longtemps. On peut voir en ce moment des tableaux appartenant à trois séries exécutées au cours des cinq dernières années : Femmes, Résistance, Super-héros. C’est assez pour prendre la mesure d’un artiste dont le mode narratif intègre toutes sortes de références par lesquelles le peintre parle, non sans humour, des réalités et des fantasmes de notre temps. Les femmes sont en l’occurrence plutôt des jolies filles traitées dans la transparence, icônes interchangeables de la société de consommation reposant sur la publicité aguichante. Mais qui résiste vraiment à cette dernière ? Morteyrol aime évoquer la figure archétypale de Lénine, avec son costume trois pièces sombre, dont les prophéties n’aboutirent qu’à une catastrophe dont il n’est pas sûr que l’on soit sorti avec la chute du Mur, à Berlin en 1989.
Serons-nous alors sauvés par les super-héros ? Hélas, il s’agit par exemple de Spider-man (créé aux Etats-Unis en 1962), dont Morteyrol doute de son efficacité contre les turpitudes du capitalisme globalisé, car il aime le représenter en buveur de Coca-Cola… D’ailleurs Lénine lui-même, selon le peintre, était un amateur de Coca ! Dans la série Résistance, Betty Boop a enfourché une bouteille volante du même breuvage : elle ne résistera pas longtemps.
Comme l’a très bien dit Robert Bonaccorsi dans sa préface à l’exposition de 2003 : « Morteyrol a compris très tôt qu’on ne pouvait décrypter le réel qu’au travers de l’analyse critique des images qui nous submergent et nous envahissent au point de s’apparenter à la réalité. » C’est à cette analyse que nous invite Morteyrol, une analyse plutôt sérieuse proposée avec un franc sourire.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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