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[verso-hebdo]
14-03-2013
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Hugo Arcier, ou la nostalgie du réel
Le centre de création numérique dit Le Cube a été créé à l’initiative de la ville d’Issy-les-Moulineaux en 2001. Il est aujourd’hui le lieu de référence pour l’art et la création numérique, espace de la Communauté d’Agglomération Grand Paris Seine Ouest. Le Cube a créé un festival et un prix pour la jeune création en art numérique et, depuis 2011, il édite sa revue en ligne. Nous sommes en train de prendre conscience qu’il existe une nouvelle forme d’art, dite art numérique, qui intéresse les galeries les plus innovantes (ce n’est pas un hasard si Magda Danysz, déjà promotrice intrépide du street art, fait partie du conseil d’administration du Cube) et les réseaux d’information les plus pointus (on compte Artistik Rezo parmi les partenaires medias). Il ne s’agit pas de divertissement à l’usage du public scolaire, par ailleurs largement concerné par le Cube, car le contexte est grave ainsi qu’en témoigne le président du Cube, Nils Aziosmanoff : « Arrimés aux repères du passé, à contre courant, les institutions sont impuissantes à juguler des crises qui, dans un mouvement systémique, se propagent et sapent une à une les fondations du vieux monde. La puissance informatique mise au service de stratégies obsolètes accélère la débâcle. Et tandis que l’homme s’évertue à créer une machine qui bientôt, dit-il, « sera fière de lui », l’âme des peuples erre dans la nuit... »

Hugo Arcier expose en ce moment au Cube (jusqu’au 27 juillet). Il utilise les images de synthèse 3D sous différentes formes : vidéos, tirages, sculptures. Il a obtenu son diplôme de réalisateur numérique en sortant de l’école Supinfocom en 2001. Rompu aux effets spéciaux, il a travaillé sur des longs métrages de Roman Polanski, Alain Resnay, Jean-Pierre Jeunet ou François Ozon. Mais c’est l’artiste qui nous intéresse ici, que l’on vient de remarquer dans le cadre de Lille Art Fair, parmi les quatorze plasticiens chinois et européens de l’exposition Norev-Over. Cet artiste pose une question : Sommes-nous confrontés au souvenir altéré de la réalité, ou assistons-nous à la génération d’une nouvelle réalité ? L’univers créé, écrit-il, s’émancipe du modèle et acquiert les attributs du vivant : le rêve, la faille, la dégénérescence, le dévorement, l’impulsion. L’artiste imite comme il dissocie. Il fouille méthodiquement les capacités de son outil de travail (l’image de synthèse) et en exploite les spécificités. L’outil devient aussi sujet. La technique rendue visible sert une esthétique acérée. »

Le film Nostalgia for nature, coproduit par Hugo Arcier et Le Cube (vidéo en images de synthèse 3D de 8 minutes 58 s.) fait une démonstration émouvante de cette esthétique en effet très acérée. L’artiste s’est placé dans la peau d’un citadin qui se remémore des moments de son enfance dans la nature. Un texte, dit doucement par une voix féminine (celle d’Agnès Gayraud), fait surgir des flashbacks qui s’entremêlent, diffractés par la mémoire, mais révèle aussi une nature mutante, inquiétante : celle de notre avenir peut-être. Il y a ici un paradoxe passionnant : celui du créateur maître d’une technologie hyper sophistiquée qui, loin de nous entraîner vers l’avenir (il l’imagine avec crainte) nous parle au contraire de nostalgie, et évoque le sous-bois de Valergues, au fond de l’Aveyron, comme un paradis perdu. « Il fait toujours nuit dans ma mémoire. Un soleil lunaire m’indique une voie. Je ne sais s’il annonce un nouveau jour, ou s’il vient du passé. » Portée à ce niveau de qualité technique et d’émotion, la création numérique, parce qu’elle est désormais en mesure de « rendre universellement communicable ce qui est indicible » est bien de l’art au sens kantien grâce à des créateurs comme Hugo Arcier.
( www.hugoarcier.com)
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
14-03-2013
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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