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[verso-hebdo]
09-09-2010
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Fondamentalisme musulman et art contemporain |
La Villa Gillet, à Lyon, annonce pour le 12 octobre une rencontre qui promet d’être fort intéressante sur le thème « Religion et société : les nouvelles conflictualités ». On y entendra notamment, d’une part le philosophe américain Mark Lilla dont le dernier livre (Le Dieu mort-né, Seuil, 2010) met en avant la contradiction que représente le triomphe du fondamentalisme religieux musulman dans une modernité occidentale sécularisée, et, d’autre part, John Bowen, anthropologue de même nationalité, qui proposera le point de vue d’un intellectuel (américain) sur le conflit entre société et religion musulmane en France. Cet intérêt venu d’outre-atlantique pour une « conflictualité » qui se développerait ici pose question. Est-ce si grave, docteurs ? Y-a-t-il vraiment « triomphe » du fondamentalisme dans notre beau pays, et notre société est-elle, définitivement et sans appel, une « modernité occidentale sécularisée » ?
En tout cas, si l’art est le lieu où se trouvent traduites les grandes questions agitant une société, nous n’en voyons pas trace dans les œuvres contemporaines. L’art contemporain, après l’art moderne, est toujours confronté à la question du sacré, qui est pour lui une question. Or ce sacré est celui hérité de notre héritage judéo-chrétien, et lui seul. C’est bien ce qu’analysait Walter Benjamin dès le début du XXe siècle : « c’est un fait d’importance décisive que l’œuvre d’art ne peut que perdre son aura dès qu’il ne reste plus en elle aucune trace de sa fonction rituelle. » Le philosophe pensait aux rites chrétiens.
À la question du sacré, l’art moderne et contemporain semble avoir répondu de deux manières : 1°) Le deuil et la mélancolie. Le sujet de l’art devient sa propre impossibilité. L’artiste peut aller jusqu’à l’anti-art, et la valeur de cet inachèvement peut donner lieu à une « esthétique négative » 2°) Le retour au passé sur le mode de la dénégation ou de la parodie. L’artiste répète de manière décalée, voire blasphématoire, les représentations traditionnelles du sacré (par exemple, le thème de la Crucifixion pour Francis Bacon ou Damien Hirst, le premier avec talent, le deuxième sans…). La question musulmane est évidemment totalement absente de la problématique du sacré dans l’art moderne et contemporain en Europe en général et en France en particulier : ne serait-ce pas le signe que la « nouvelle conflictualité » dont de savants professeurs américains nous parlent n’est pas si profonde que cela ?
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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