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[verso-hebdo]
07-10-2010
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Guyomard au cinoche : et voilà la peinture ! |
J’ai conclu une lettre de janvier dernier à propos de l’exposition Guyomard de la Villa Tamaris à La Seyne-sur-Mer par une exhortation : « Il ne faut pas manquer, pour peu que l’on n’habite pas trop loin de Toulon, le chant d’amour au cinéma par l’un des peintres les plus inventifs de la Figuration narrative ». Je peux renouveler mon appel aujourd’hui, en remplaçant « Toulon » par « Paris » : c’est en effet la galerie du Centre, 5 rue Pierre-au-Lard 75004, qui présente à partir du 7 octobre la série Cinoches, dans laquelle Gérard Guyomard laisse plus que jamais éclater sa verve et son inimitable talent, notamment nourri de pas mal d’obsessions tournant autour de la passion du peintre pour le corps de la femme, à commencer par celui qu’offre le cinéma. Ce n’est pas par hasard si le tableau-clef de l’exposition a pour titre Basic instinct : le film ainsi nommé, avant d’être érotique, traitait du thème des apparences, dont on sait qu’elles peuvent être trompeuses.
Comme le film de Paul Verhoeven, la peinture de Guyomard apparaît comme une invitation au désir, mais c’est pour mieux le piéger dans un simulacre. Car s’il y a accomplissement dans ces images (par exemple celle, impudique, de Catherine Tremell incarnée par Sharon Stone) ce n’est pas vraiment l’accomplissement du désir sexuel (la représentation a fonction de leurre, elle ne saurait rien « accomplir »), mais c’est celui du travail de la forme. Les fantasmes du peintre sont bien réels, mais ils s’effacent dans ses tableaux devant le goût jamais démenti pour la belle ouvrage. C’est dans les entrelacs et les tourbillons de sa peinture que le « sujet » se perd pour mieux nous inciter à apprécier les méandres graphiques et picturaux d’un artiste finalement plus attentif aux métamorphoses de la forme et aux surprises qu’il en attend qu’à tel ou tel détail anatomique ou accessoire vestimentaire.
Voici donc un parcours dans l’histoire du cinéma, dont chaque étape porte un titre évocateur : Lolita (2008), Moulin Rouge (2007), Et Dieu créa la femme (2007), Lili Marleen (2006), Le grand sommeil (2005)….On peut s’amuser à y reconnaître les actrices préférées du peintre (il nous y encourage volontiers, car il a toujours été fou de Brigitte Bardot ou de Sophie Marceau, et il aime faire partager ses folies) mais ce serait manquer l’essentiel, qui, me semble-t-il, a été bien défini par Olivier Kaeppelin à propos des séries des années 80 (Au delà de cette limite votre vision n’est plus valable ; La stratégie de l’atelier…). Je le cite : « Etrange prédateur qui ne veut rien saisir, pour qui la perception est un acte de foi. Il diffère toute présence si ce n’est l’arabesque de formes hallucinées. Ni ciel ni terre. Il préserve le jeu qu’Eros lui propose (…) Il voit et voilà la peinture. » Guyomard est allé au cinéma, il a vu, et voilà la peinture, en effet.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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