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[verso-hebdo]
26-04-2012
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Et l’art aujourd’hui ? |
Pas moins de quinze associations posent cette question dans une demi-page de publicité publiée par Libération le 12 avril. Elles affirment qu’elles sont « les représentants des artistes et des professionnels de l’art contemporain » et entendent « rappeler à tous les citoyens que l’art et la culture sont en danger ». François Hollande n’est pas encore élu président de la République, mais le petit monde de l’art semble traversé par un grand frisson qui ressemble fort à celui qui le secoua aussitôt après l’élection de François Mitterrand en 1981. À une considérable différence près : certaines des associations qui nous invitent à signer maintenant une pétition n’existaient pas il y a trente et un an. Et pour cause : les structures dont il s’agit de préserver les subventions ont été créées par Jack Lang à partir de 1982. L’ANDF par exemple (association nationale des directeurs de Frac) est dans son rôle en demandant « un renforcement du réseau des lieux d’art sur tout le territoire français et une relance de la décentralisation ». Quant aux bonnes vieilles associations qui étaient déjà là quand quelques-uns, dont j’étais, organisaient à la Maison des Arts de Créteil les Etats Généraux des Arts Plastiques le 21 novembre 1981 (je pense surtout au SNAP cgt ,Syndicat National des Artistes Plasticiens cgt), elles continuent à dénoncer « la précarité des artistes qui fragilise la création dans sa diversité ».
Il résulta des travaux des Etats Généraux un Dossier (édité par le ministère de la Culture) qui mettait en avant trois principales revendications. 1°) FORMER le futur public de l’art dès l’école. Tout le monde était d’accord, y compris les ministres concernés, et cependant pratiquement rien n’a été fait en trois décennies. D’où la revendication des 15 associations : « L’inscription de la création contemporaine dans les programmes scolaires d’Histoire de l’Art et de la Culture ». 2°) INFORMER les artistes par tous les moyens pour les arracher à l’isolement dont ils souffrent. Ici, des progrès sensibles ont été accomplis, d’abord par la revue Arts Info adressée à tous les plasticiens par la Délégation aux Arts Plastiques, puis par les facilités offertes par Internet. 3°) DÉCENTRALISER en créant des lieux d’exposition et d’animation dans les régions. C’est ce qu’ont effectivement réalisé les FRAC avec des fortunes diverses, mais obtenant généralement des résultats très positifs.
Je me suis fait récemment l’écho de la protestation de l’Orchestre National de l’Ile de France, victime d’une compression drastique de sa subvention. On comprend les craintes parallèles du milieu des arts plastiques qui dénonce « les coupes budgétaires qui réduisent les programmations des structures ». Ces coupes ont déjà commencé et devraient s’aggraver, quel que soit le président élu. Que faire ? Aujourd’hui comme hier, les artistes subissent le caractère éminemment précaire de leur condition. Je me souviens du regretté Léonardo Cremonini, venu visiter le « groupe d’organisation des Etats Généraux des Arts Plastiques » au café Le Zimmer pour rappeler aux artistes présents que « nous sommes tous des inutiles » donc jamais prioritaires pour les gouvernants. « L’artiste est seulement un être toléré par le système avait écrit le grand peintre italien et, s’il éprouve le désir d’un engagement social, c’est parce qu’au fond de lui il se sent coupable : coupable de son impertinence, de sa non utilité... » Propos évidemment inadmissibles pour ses confrères à l’époque, comme ils le seraient aujourd’hui. Il va leur falloir se battre à nouveau, mais dans un contexte sensiblement dégradé : AUCUN des candidats à la présidentielle n’a désigné la culture comme une véritable priorité. Hélas.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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