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[verso-hebdo]
06-05-2010
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Pompidou à Metz : quels chefs-d’œuvre ?
Le 12 mai, les portes de l’antenne du Centre Pompidou à Metz vont s’ouvrir. Titre de l’exposition inaugurale : « chefs-d’œuvre ? ». Le point d’interrogation est très important, et l’on annonce de nombreuses réunions-prises-de-tête pour savoir ce qu’est un chef-d’œuvre. Fort bien. Parmi les œuvres prêtées par Paris, L’Aubade peinte par Picasso en 1942, peut-être un chef d’œuvre, certainement le tableau le plus important de Picasso pour toute la période de l’Occupation. Aubade étrange en vérité, hantée par l’horreur de la guerre, la claustrophobie du couvre-feu, toute en gris et bruns éclairés par des accords stridents de violet et de vert. Un cadre vide, en bas et à gauche, évoque la difficulté de peindre en ces temps terribles. Un tableau formidable.

Les choses se gâtent s’il est vrai que, parmi les chefs-d’œuvre, sera présenté le Magasin de Ben (1958-1973). Cette « sculpture en perpétuelle évolution » (dixit le catalogue du MNAM) est nommée par Ben lui-même « N’importe quoi », elle porte un écriteau indiquant « mort de l’art ». Elle illustre fort bien la « démarche » de ce clown pathétique qui, depuis cinquante ans, trace sur tous supports, de son écriture enfantine, des propos dérisoires, provocants, insanes. Dans son dernier message, généreusement adressé par mail à la terre entière, je lis : « Vernissage chez Vincy. Malade à l’hôtel. 20 fois aux toilettes en deux heures. Problème : j’ai usé tout le papier cul… » Passionnant n’est-ce pas ?

Il y aurait aussi, dans la sélection de Metz, Compression « Ricard » de César (1962) : en effet une pièce essentielle, par laquelle le français avait cinq ans d’avance sur les sculpteurs minimalistes américains. J’entend encore César rager contre le stupide Magasin de Ben, dont la présence était permanente dans les espaces du MNAM, m’interpellant : « tu l’as vue, toi, la salle César à Beaubourg ? Hein ! Tu l’as vue ? ». Je devais bien reconnaître qu’il n’y avait pas de salle César au Centre Pompidou, ni même d’œuvre de lui exposée en permanence. Et César de tonner : « Eh bien voilà, on ne m’aime pas là-bas, on ne me reconnaît pas ! ». Si la tardive reconnaissance dont il ferait l’objet aujourd’hui consiste à placer une de ses œuvres emblématiques sur le même plan que les facéties de Ben, il doit se retourner dans sa tombe…

Les savants organisateurs de l’exposition ont-ils eu l’idée d’ouvrir le Petit Larousse ? Ils y auraient trouvé ceci : « Chef-d’œuvre : œuvre d’art particulièrement accomplie ». Tout aurait été simple : pour qu’il y ait chef-d’œuvre, il faut d’abord qu’il y ait œuvre d’art. C’est le cas de la pièce de César ; ce n’est pas le cas de la fantaisie de Ben, qui a construit sa carrière sur l’anti-art tout en s’autoproclamant artiste. Ce n’est pas parce qu’il mélange tout et se moque de tout qu’il faut faire comme lui.
J.-L. C.
jl.chalumeau@usa.net
06-05-2010
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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du 6 au 28 Octobre 2012
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Christophe Cartier

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édité aux éditions du manuscrit.com