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[verso-hebdo]
13-05-2010
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Le prix Sciences Po pour l’Art Contemporain
C’est le 6 mai dernier qu’a été proclamé le nom du lauréat du Prix Sciences Po pour l’Art Contemporain : événement doublement intéressant, par la qualité de son organisation et par celle de l’artiste choisi. L’initiative est venue de quatre étudiants passionnés : Charleyne Biondi, Camille Caubrière, Raphaël Duizend et Victoire Mulliez. Ils ont su réunir tous les éléments du succès : le financement d’abord, avec le soutien du Groupe Allard, la caution des Autorités ensuite, avec le patronage du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, et l’approbation enthousiaste du directeur de Sciences Po, Richard Descoings, qui leur a offert le magnifique hall de l’hôtel du 28 rue des saints Pères, des partenaires enfin, assurant la médiatisation ( Arte, Connaissance des Arts et radio Nova qui a couvert le vernissage en direct) ou la réussite du cocktail (Moët Hennessy, Château d’Arsac Margaux…). Bref, l’ancien maître de conférence à Sciences Po que je suis était fier des qualités de managers des étudiants d’aujourd’hui. Mais ce n’est évidemment pas tout.

Charleyne, Camille, Raphaël et Victoire ont eu l’excellente idée de demander à des personnalités, connues pour leur professionnalisme, de présenter une sélection de candidats à cette première édition du prix, réservée à la peinture (l’année prochaine, ce sera un autre mode d’expression). Les œuvres des dix artistes retenus ont été soumises à l’appréciation d’un jury de treize personnes, dont des artistes, des marchands, des critiques d’art et des responsables d’institutions. Après deux heures d’échanges animés, un vote secret a désigné Guillaume Bresson (né en 1982) à une majorité écrasante. C’était justice : Bresson est un artiste exceptionnel, à qui on peut déjà prédire une grande carrière. On verra bientôt son travail à la galerie Nathalie Obadia et, dès le 11 juin, il participera à l’exposition « Dynasty » au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et au Palais de Tokyo.

Que voit-on dans les tableaux admirablement peints de Guillaume Bresson ? Des parkings souterrains faiblement éclairés. Là, des hommes se battent. Je cite Alexandra Fau, qui a parrainé le jeune artiste : « En contrepoint à cette violence contenue, il oppose une touche méticuleuse et un académisme que rien ne laissait présager. Guillaume Bresson pratique une peinture décomplexée au regard de l’histoire de l’art. Il convoque sans dissociation le clair-obscur du Caravage, le romantisme noir de Théodore Géricault dont la monochromie exacerbe la violence des corps à corps… ». Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, mais l’essentiel est là : l’impeccable naissance d’un prix de haut niveau, capable de révéler du premier coup un créateur hors du commun. J’allais oublier de signaler la qualité exemplaire du catalogue. Bravo les jeunes !
J.-L. C.
jl.chalumeau@usa.net
13-05-2010
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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