Bibliothèque de l’amateur d’art
par Gérard-Georges Lemaire
On a installé des musées et des centres d’art dans les lieux les plus divers : d’anciens bâtiments industriels, des églises, des entrepôts, même une synagogue. Mais il n’y a qu’un seul consacré à l’art qui a pris place dans une ancienne piscine : le musée industriel, le musée national et le musée Jean-Joseph Weerts, qui ne font plus qu’une seule institution qui ont été remplacés par un seul qualificatif : La Piscine (musée d’art et d’industrie André Diligent). La Piscine fête aujourd’hui ses dix ans. Dix ans marqués par de belles expositions, comme celle du Bloomsbury ou celle d’Eugène Leroy, pour ne citer que deux de leurs réalisations marquantes.
Ce n’est pas le musée le plus riche de France, mais c’est peut-être celui qui possède le décor le plus original avec le bassin olympique toujours rempli, ses cabines, sa verrière, tout cela dans le style Art déco voulu par l’architecte qui a construit ce bâtiment original en 1932, Albert Baert. Ce ne sont pas non plus les collections les plus époustouflantes de notre pays. Mais elle réservent de nombreuses surprises : il y a de belles sculptures de Camille Claudel et un beau Vuillard, une toile de Kupka et une autre de Bonnard. Et elles se sont enrichies au fil du temps, en particulier avec des artistes de notre temps, comme le meuble d’Elizabeth Garouste & Mattia Bonetti, l’installation en céramique Laurie Karp et une portrait charmant de Marc Ronet.
Le textile joue un rôle essentiel entre ces murs : on y trouve des travaux anciens, mais aussi des créations modernes, comme celle de Vanessa Bell pour Actes Sud, par exemple, et aussi des pièces contemporaines. En sorte que ces collections somme toutes assez modernes ont pris de l’ampleur et un véritable relief.
La Piscine est devenue un des principaux rendez-vous de l’art actuel en France. On ne peut ni l’ignorer ni nier le mérite des conservateurs qui ont su si bien y travailler. Tout Paris s’y précipite pour le vernissage, et ce n’est que justice.
Ce catalogue des collections, qui s’est accompagné d’une exposition, faisant suite à une autre exposition importante pour Roubaix, la galerie Dujardin, montre que si l’on a pas encore fait le voyage, il est plus que temps de faire ses valises.
Roubaix. La Piscine. Catalogue des collections, Gallimard, 288 p., 29 €.
La Galerie Dujardin (1905-1980. L’Art au XXe siècle à Roubaix, collectif, Editions Gourcuff-Gradenigo, 256 p., 29 €.