Comme un regard jeté en arrière : ce sont des thèmes récurrents depuis mon enfance.
        La conception picturale me semble fonctionner comme un flipper, la bille roulant en tous sens, heurtant et rebondissant, sur tel ou tel point fixe, apparent ou enfoui, qui lui redonne une nouvelle énergie, une nouvelle direction.
        Le travail de conception du peintre, est donc ce va-et-vient entre l’intention et l’évidence de la trace, que celle-ci fasse appel à la géométrie la plus pure, ou au contraire, à la gestualité la plus primitive.
        Sachant que le “sens “ échappe en partie à son auteur, le sens final reste toujours à construire, à reconstruire dans le temps. Ainsi, c’est probablement la peinture qui fabrique le peintre. Le travail de conception du peintre, est donc ce va-et-vient entre l’intention et l’évidence de la trace, que celle-ci fasse appel à la géométrie la plus pure, ou au contraire, à la gestualité la plus primitive.
        Sachant que le “sens “ échappe en partie à son auteur, le sens final reste toujours à construire, à reconstruire dans le temps. Ainsi, c’est probablement la peinture qui fabrique le peintre. (22 mars 1994).

De la temporalité

Plus le travail devenait non-figuratif, plus les lectures qui en furent faites prenaient la forme d’un jeu de mise à jour des images fortuites ou connotées. Les regards les plus insouciants y percevaient au hasard, et pêle-mêle, des monstres, des visages, des lointains…
S’agit-il du conscient ou de l’inconscient du peintre, ou bien du regardant ?
Certaines de ces images imprévues, me semblent totalement “surprenantes”.
        Mais je n’ai pas d’autre choix que de les accepter et de leur reconnaître un mérite : elles aiguisent la perspicacité du spectateur, et commencent à mettre en œuvre le processus de temporalité ; la peinture n’est plus perçue comme une image globale et immédiate. Le regard la parcourt progressivement, et une certaine durée s’installe.