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[verso-hebdo]
07-09-2017
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Le tableau selon Gérard Thalmann, lieu de tous les possibles |
C'est un des bonheurs de cet été que l'exposition consacrée à Gérard Thalmann (1944-2012) par Robert Bonaccorsi et Pascal Gabert, amis et admirateurs de l'artiste vaudois désigné comme « peintre et poète » (jusqu'au 17 septembre à la Villa Tamaris-Centre d'Art de La Seyne-sur-Mer). Toutes les périodes de cet artiste fécond et aventureux sont présentes. Pour dire l'essentiel, on pourrait partir des « fenêtres/peintures » (présentées en 1979 à la galerie Anton Meier de Genève) dont Thalmann disait qu'elles étaient un lieu de passage de son vécu intime au monde social : car c'est à partir de ce passage que se déroulait et continuerait à se dérouler, jusqu'à sa mort prématurée, l'enjeu de sa pratique. Il peindrait notamment sur le thème de la mort d'Eschyle, puis en 1984 des paysages urbains nocturnes (« la nuit traversée ») et des Ateliers présentés par la galerie Karl Flinker. A chaque fois, il s'agissait pour lui de représenter le monde dans lequel il vivait. Or l'atelier était bien le lieu de son existence et donc souvent le sujet du tableau en cours d'exécution.
Il est clair que son expérience d'homme et de peintre ne restait pas à la porte de l'atelier. Y entraient avec lui, intimement mêlés à son être, aussi bien les paysages de son enfance dans la campagne suisse que les figures pariétales qui enjambaient nombre de ses oeuvres. Un Atelier de Thalmann peut être perçu comme une composition de carrés et de rectangles dont les prétextes seraient des fenêtres, des tables ou une palette. Mais ce n'est pas pour autant un « découpage arbitraire dans la réalité extérieure » comme le disait Paul Claudel des peintures hollandaises du XVIIe siècle. Il y a bien découpage ici, il y a même de l'arbitraire (comment faire autrement quand on veut parler aussi du temps qui passe avec les seuls moyens de la peinture ?), mais ces ateliers sont de la sorte décrite par Francis Ponge, quand il y décelait la présence d'une personne. Nul n'est représenté dans les Ateliers de Thalmann, et c'est pourtant d'une personne qu'il est question.
Thalmann a beaucoup médité sur les oeuvres chargées de sens, celles de Carpaccio en particulier. Il a réfléchi aussi sur celles dont les espaces n'ont pas de clôture, chez Giorgione en premier lieu. Piège optique, le tableau est aussi une machine à traquer le temps. Cet objet inutile dont nulle société ne peut cependant faire l'économie, Gérard Thalmann l'a interrogée avec passion et, pour ce qui le concernait, il entendait contribuer à le transformer. Un Atelier de Thalmann n'avait guère de rapport, ni avec un Atelier de Cannes par Picasso, ni avec un Atelier du quai Saint-Michel par Matisse (c'est-à-dire : pas plus de rapports visibles avec le « pôle sud » de la peinture du XXe siècle qu'avec son « pôle nord », selon la formule de Picasso). A vrai dire, Thalmann allait de l'un à l'autre pôle dans le même tableau. Il multipliait les codes pour mieux en démonter les mécanismes et, ce faisant, les assimiler à son projet. Il lui est arrivé de décrire l'un de ses tableaux par une charade, et c'est sans forfanterie aucune qu'il pouvait conclure : « Mon tout est un Thalmann bien sûr. »
www.gerardthalmann.com
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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