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[verso-hebdo]
17-02-2022
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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On a besoin des Salons |
C'était il y a déjà longtemps : le ministre de la culture Jack Lang avait des doutes à propos de l'utilité des Salons. Ses conseillers les lui décrivaient comme des rassemblements d'artistes amateurs médiocres qui n'intéressaient pratiquement personne et qui occupaient abusivement le Grand Palais. Avant de décider de les supprimer, le ministre demanda un rapport au critique Gérald Gassiot-Talabot. Ce dernier était sans illusions : les Salons n'étaient en effet pour l'essentiel que d'interminables accrochages de banalités. Cependant sa conclusion était sans appel : il fallait absolument conserver les Salons en tant que moyens, pour les artistes de faible renommée et sans galeries pour les défendre, de montrer leurs travaux. Même si un très petit pourcentage de ces derniers en valait la peine, rien que pour eux les Salons avaient une utilité irremplaçable. Jack Lang les maintint donc en vie et aujourd'hui voici que Art Capital réunit du 16 au 20 février les Salons Comparaisons, des Artistes Français, des Indépendants et du Dessin & peinture à l'eau dans le vaste espace du Grand Palais Ephémère au Champ de Mars. Il y aura 2000 exposants placés sous le patronage du Président de la République et de Madame Roselyne Bachelot-Narquin, notre actuelle ministre de la culture.
Il faut y aller, même s'il est impossible de tout voir : qui sait si vous ne découvrirez pas une perle rare ? Par exemple, à Comparaisons, ne manquez pas les tableaux de Régine Sarallier. Cette artiste exceptionnelle travaille depuis des décennies dans son atelier de Montparnasse, et elle montre volontiers ses oeuvres dans les Salons. Ni figurative, ni abstraite, sa peinture est affaire de temps et de mouvement : il y a en effet quelque chose de clairement musical dans ses oeuvres. Il appartient à celui qui les regarde d'entrer dans le mouvement intérieur par lequel le tableau se rassemble pour apparaître et lancer son chant : chant funèbre parfois, chant exprimant la joie et l'ivresse plus souvent. Un chant, réellement, c'est-à-dire un déroulement temporel : le temps au coeur de l'objet esthétique conçu par Régine Sarallier, est l'indice de son intériorité.
« Rêver une toile puis la chanter avec une voix chaude et souple comme détachée du monde ». Si telle est l'ambition artistique de Régine Sarallier, exprimée de la sorte par elle-même, alors nous pouvons affirmer qu'elle a atteint son but. Peut-être même l'a-t-elle atteint au-delà de ce que cette artiste discrète a pu imaginer, elle qui n'a jamais cherché à se mettre en avant dans les petites et grandes batailles agitant périodiquement le monde de l'art. Celle qui a peut-être davantage fréquenté les déserts (ceux de Jordanie et de Tunisie, d'où elle a ramené les sables rouges qu'elle mélange à ses pigments) que les antichambres des décideurs culturels, a su construire dans la solitude une oeuvre qui constitue en elle-même une rare leçon de peinture. Une belle leçon, en vérité, qui prend aujourd'hui à nos yeux les apparences indescriptibles d'un temps à vivre et d'un plaisir à partager. Une raison suffisante pour se rendre cette année au Salon Comparaisons.
www.sarallier.com
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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