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La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun, sous la direction de Joseph Baillio & Xavier Salmon, RMN Grand Palais, 432 p., 50 euro.

C'est l'événement artistique de cette rentrée et, pour l'art ancien, de cette année, De toute mon existence, je n'avais jamais vue d'exposition de Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842). Et personne dans mon entourage n'a le souvenir d'une telle occurrence. Et la dite exposition est impressionnante par le nombre des toiles réunies en cette occasion : une grande partie de son oeuvre est offerte à notre appréciation et, il faut le dire, à notre délectation. Son père, Louis Vigée, était membre de l'Académie de Saint-Luc et un honnête pastelliste. C'est lui qui lui a appris les rudiments du métier. Mais il décède en 1763 et c'est le peintre Doyen qui aide la jeune adolescente déjà très douée à trouver un maître : c'est d'abord le modeste Gabriel Briard qui se charge de sa formation. Dans son atelier du Louvre, elle rencontre Joseph Vernet (dont elle fera plus tard le portrait) qui la prend sous son aile. Greuze s'intéresse aussi à elle. Elle peint son premier tableau à l'âge de quinze ans : le portrait de sa mère, Madame Le Sèvre (elle s'était remariée entre-temps). Elle est admise à l'Académie de Saint Luc et expose lors de son dernier Salon en 1774, son atelier ayant été mis sous séquestre, ne pouvant exercer son métier de peintre (elle a beaucoup de commandes) sans être inscrite à cette institution. Elle épouse l'année suivante Jean-Baptiste Pierre Lebrun pour se débarrasser pour se débarrasser de la tutelle de son beau-père, pensant que ce dernier est un jeune homme aisé. Mais ce dernier se révèle dépensier, joueur et coureur de jupons. Elle est cette même année admise à l'Académie royale grâce à d'Alembert comme auditrice. En 1776, elle commence à travailler pour la Cour. Quatre années passent, et elle donne naissance à sa fille Julie. Son succès va grandissant et Marie-Antoinette en fait son peintre attitré (dans l'exposition, on peut voir un tableau amusant de Pérignon montant la reine ramassant le pinceau de Mme Lebrun à Versailles). C'est sur ordre de Louis XVI qu'elle est admise à l'Académie en 1783 et elle donne comme morceau de réception La Paix ramenant l'abondance. Elle peut participer pour la première fois au Salon. Son mari organise des présentations de tableaux qui mettent en avant les ouvrages de sa femme. Elle est un des peintres les plus courus de France. Mais les événements de 1789 l'alarme et quand le roi est ramené de Versailles à Paris en octobre, elle décide de partir avec sa fille en Italie. Son mari a des ennuis à cause du départ précipité de sa femme et doit divorcer. Débute alors la longue errance de son exil, qui s'avère un exil doré. Elle parcourt la péninsule, s'arrêtant à Florence, à Rome, à Naples, à Venise, à Milan. Puis elle se rend à Vienne en 1791. Elle est ensuite invitée à se rendre en Russie en 1795. Elle est rayée de la liste des émigrés en 1800, mais ne retourne à Paris qu'en 1802. Durant tout ce temps passé dans les cours européennes, elle a fait le portrait de quasiment toute la haute aristocratie. Elle va continuer à peindre les puissants de ce monde et continue à voyager : elle se rend en Angleterre et en Suisse. Elle passe désormais pour être l'artiste le plus cher du monde ! Elle a renoué avec son mari (qui s'était assagi, avait lui aussi réussi avec sa galerie et son étude sur la peinture hollandaise et flamande) et s'est réconciliée avec sa fille, qui s'était mariée en 1800. Elle écrit ses Souvenirs en 1835, qui sont une source précieuse pour connaître sa carrière et aussi pour découvrir le monde aristocratique de toute l'Europe. Et elle meurt en 1842. Le catalogue de cette formidable exposition nous permet de découvrir l'étendue de son art, qui est hors pair à une époque où les bons portraitistes ne manquaient pas. On y découvre sa volonté de se consacrer au paysage, comme fond pour représenter une figure, et puis comme en le traitant comme sujet exclusif, avec un certain bonheur, mais sans jamais retrouver la puissance expressive qu'elle a imprimée à ses portraits. Ce catalogue est important : c'est la première monographie sérieuse de ce peintre admirable. Ce catalogue est la première monographie sur l'artiste et elle est indispensable pour découvrir un des plus grands artistes français du XVIIIe siècle.




Walton Ford, Jérôme Neutres, Claude d'Anthenaise, Flammarion/Musée de la Chasse et de la Nature, 96 p., 30 euro.

Il me faut d'abord parler du musée de la Chasse et de la Nature : depuis l'arrivée du jeune conservateur Claude d'Anthenaise, il s'est métamorphosé. Ce lieu classique et qui sentait un peu le renfermé, réservé aux seuls amateurs de la chasse, est devenu aujourd'hui l'un des musées parisiens les plus intéressants. Ce conservateur doué a su introduire l'art contemporain dans des collection du XVIIIe et du XIXe siècle sans dénaturé ni les fondements de l'institution, ni choquer. Au contraire, les oeuvres actuelles s'agencent parfaitement près des tableaux d'Oudry ou des fusils d'autrefois. Les tableaux de chasse du siècle des Lumières ne sont pas éclipsés ou dénaturés par l'insertion de ces oeuvres d'un genre bien différents. C'est sa principale réussite : montrer que l'art de notre temps n'est pas nécessairement blasphématoire et destructeur du passé. Mais il a fallu toute sa science et sa finesse d'esprit pour parvenir à ce miracle et qui n'est pas passionné de chasse pourra au moins jouir de cette scénographie extraordinaire et voir de beaux ouvrages. Cela étant dit, l'exposition de l'Américain Walton Ford (né à New York en 1960), vaut le déplacement. Ce relativement jeune artiste a fait un travail axé sur le monde animal. D'une part, il s'est inspiré des peintres spécialisés dans ce genre, de l'autre, des affiches de cinéma et de la bande dessinée la plus populaire. Ses travaux se situent toujours dans un décalage très marqué entre la recherche de la vérité iconographique et de l'humour au premier ou au second degré selon les cas. C'est en tout cas une recherche intéressante, qui a parfois des aspects surréalistes, mais sans jamais s'enfermer dans une formule. Le texte de Claude d'Anthenaise tourne autour de l'idée de la peur en Occident de l'irreprésentable. Il est vrai que nos ancêtres se sont appliqués à reproduire la nature avec toujours plus de précision pour la cataloguer. De manière obsessive même. Quant à Jérôme Neutres, il a fait un long entretien avec le créateur, qui est passionnant. Conclusion : il faut absolument aller voir cette exposition splendide, acheter ce catalogue, et, pour beaucoup, découvrir ce beau musée, unique en son genre.




Gauguin et l'Ecole de Pont-Aven, André Cariou, Hazan, 300 pages, 59 euro.

L'affaire de Pont-Aven est importante, et en prononçant cette assertion, je n'apprendrais rien à personne. Mais je veux dire en dehors de sa pure expression artistique. C'est d'abord une rupture avec le Grand Tour et même avec le voyage en Orient, qui était, sous une forme ou sous une autre, un retour sur le passé, l'antiquité pour les uns, le monde musulman qui avait conservé une apparence d'antiquité vivante comme l'a noté Eugène Delacroix. La Bretagne était alors le comble de l'exotisme à l'époque des grands voyages d'exploration scientifique et de la grande phase de la colonisation de l'Afrique et d'une partie de l'Asie. C'était presque aussi mystérieux que les sources du Nil ! J'apprends dans ce livre que ce sont des artistes américains, en particulier Henry Bacon, qui ont les premiers découvert cette région reculée de la France. Robert Wylie et Charles C. Way ne tardent pas à l'imiter. Puis viendront des nordiques : Thomas Hovenden Herman van den Anker. En fait, c'est toute une petite colonie artistique qui s'installe dans cette région, surtout à la pension Gloanec. La presse des Etats-Unis s'intéresse à ce phénomène dès 1868. Déjà, on commence à comparer Pont-Aven à Barbizon. Des Français se mêlent à ce groupe étranger, comme Léon-Germain Pelouse ou Charles Giraud. Berthe Morisot y vient peindre une chante Vue du pont (entre 1866 et 1867).Dans cette perspective, Paul Gauguin n'invente rien. Il n'arrive d'ailleurs qu'en 1886. Mais la question n'est pas là. La question est de savoir pourquoi il a élu cet endroit et ce qu'il a imaginé d'y faire. Au début, il continue à travailler dans une veine impressionniste, bien à lui sans doute, mais sans s'être encore détaché de cette manière de traiter la nature. Peu à peu, sa manière évolue, sans doute pousser par la manière plus audacieuse d'Emile Bernard lui aussi du voyage. La Nature morte au profil de Laval (1886-1887): l'espace est plus construit et les formes sont architecturée et bien contournée, en somme un coup de canif dans le contrat avec les impressionnistes ! Après quoi les choses vont s'accélérer. On constate un peu plus de réalisme et aussi plus de liberté chromatique dans ce contexte. La Vague est le point clef de ce tournant qui était en train de s'amorcer après diverses tentatives (1888). Cette variation sur l'estampe célèbre d'Hokusai lui permet d'en arriver La Vision du sermon (La Lutte avec l'Ange) de la même année. Le fond est simplifié à l'extrême et est peint en rouge pour donner de la force à l'événement biblique. Bernard fera de même avec Le Blé noir. A partir de ce moment naît une autre peinture, qui, se situe entre le symbolisme et le naturalisme (un vrai paradoxe !) et qui a recours à une imagerie parfois populaire. La Vendange de Gauguin (1888) et son Christ vert (1889) semblent avoir été peint par deux mains différentes. La recherche est la seule vérité dans cette quête picturale. La Moisson d'Emile Bernard (1888) à explique bien ce qui va suivre, une décantation radicale et puis un contraste de couleurs sans nuances et demi-teintes, une simplification des formes. L'Autoportrait de Gauguin en 1889 est le manifeste de cet art novateur. La suite, elle est mieux connu. Mais elle n'est pas aussi linéaire que nos professeurs d'histoire de l'art le font croire. L'étude d'André Cariou ne s'est pas donnée pour but de jouer la carte du mythe, mais plutôt de l'atelier, c'est-à-dire des pensées et des repentirs théoriques des créateurs qui ont été de l'aventure. On comprend mieux ainsi leur manière de s'emparer des problèmes et comment l'effet de groupe a pu jouer sans que l'école dicte sa loi aux individus. Et il nous faut lui être reconnaissant de bien redonner sa place à Emile Bernard, presque oublié de tous. Cet ouvrage surclasse ceux qui l'ont précédent et nous donne à découvrir ce que Pont-Aven a vraiment représenté pour l'art français mais aussi pour l'art européen et américain. Et cela sans effets de manche et leçons doctorales. Une réussite.




OEuvres, Svetlana Alexievitch, précédées d'un entretien avec l'auteur par Michel Eltchaninoff, « Thesaurus », Actes Sud, 800 p., 26 euro.

Le premier ouvrage de Svetana Alexievitch (née en 1948 en Ukraine), la Guerre n'a pas un visage de femme, a fait scandale. Et pourtant, elle n'avait fait que recueillir des témoignages de femmes (des petites filles à des femmes plus âgées) qui ont vécu la grande guerre patriotique contre les forces du IIIe Reich et leurs alliés. Mais c'était là détruite le mythe héroïque de ce conflit qui a coûté la vie à plus de vingt millions de soldats et de citoyens soviétiques. Il n'y a rien dans ce livre qui soit choquant, mais, pour les dirigeants soviétiques, c'était faire une brèche profonde dans la légende. Gorbatchev a autorisé sa publication et a même permis sa très large diffusion. C'était finalement rendre hommage aux victimes et aux combattantes ou au personnel médical féminin. Elle a continué ce travail avec Derniers témoins qui se trouve aussi dans ce recueil. C »est là un travail d'enquête extrêmement précieux et qui rend ridicules les accusations qui ont été portées l'encontre de son auteur. On y découvre la peur, l'horreur, les drames personnels. La plupart des témoins évoquent les moments terribles de l'attaque allemande lors de l'opération Barberousse en 1941, quand l'Armée rouge a été contrainte à la déroute la plus totale. Le troisième volume est un autre sujet qui fâche : l'explosion d'un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986. La Biélorussie fut frappée de plein fouet par ce drame, d'autant plus qu'elle était supposée de n'a pas posséder de centrale de ce type ! Cette fois, l'auteur n'a pas recueilli des témoignages, mais a décrit le problème sous une forme romanesque. Mais son intention est toujours d'apporter un témoignage aussi véridique que possible. Sa prose l'a fait avec un rare bonheur, car elle sait parfaitement relater les faits dans des monologues ou des dialogues très vivants et sans emphase. Le sujet est assez tragique comme cela pour que l »auteur ait besoin de souligner les conséquences effroyables l'épouvantable catastrophe. Ce volume contient aussi un essai de l'auteur qui explique pourquoi la guerre n'est pas lus grande que l'homme. Avec ces pages, nous découvrons les premières grandes brèches dans la mythologique de l 'URSS, que les dirigeants de l'époque n'ont pas su colmater. Au contraire, en condamner ces livres, ils n'ont fait qu'aggraver le problème.




Entretien platonicien, Alain Badiou/Maria Kakogianni, Lignes, 80 p., 14 euro.

Dans la première partie de ces dialogues, Alain Badiou nous dit vouloir faire une traduction nouvelle de la République de Platon. Il explique comment Platon a largement été dénigré depuis Nietzche, en passant par Heidegger et les marxistes, ou n'a pas été bien compris, ne serait-ce que par Gilles Deleuze. Il remarque qu'on a autant dénigré Platon que Hegel, le premier pour avoir avancée le principe de l'Idée universelle, le second d'un Absolu comme visée finale. A ce stade, Kakogianni entraine sur des chemins de traverse, et on s éperd dans les affaires grecques actuelles, qui fait heureusement apparaître la question du maître et de l'esclave, ou du maître et de son disciple, en soulignant que Socrate était celui qui ne possédait rien. La seconde partie part sur la vision de Pasolini sur les années 70. Badiou dit aimer l'oeuvre de ce dernier mais pense qu'il n'a pas su juger son époque dans son ensemble. Cela se poursuit sur des considérations sur les combats marginaux d'aujourd'hui qui font oublier le vrai combat qui serait celui de l'abolition de la propriété privé. Là ; Badiou souligne la nécessité de lutter contre le capitalisme international pour créer n ordre égalitaire. Il en vient suite à la question de la gauche, qui n'est plus liée à la politique, à l'Etat ; c'est donc une « imposture structurelle ». La dernière partie traite du dialogue et surtout du pessimisme : le philosophe ne se considère pas comme étant pessimiste, mais voit la période actuelle comme une période réactionnaire et irrationnelle. Ases yeux « tout est à repenser, à expérimenter ». Et il en appelle à « une discipline des conséquences ».




Des cannibales, Montaigne, présenté par François L'Yvonnet, « Carnets », L'Herne, 64 p., 7, 50 euro.

On ne saurait jamais trop relire les Essais de Montaigne. Ce livre est une mine inépuisable, de connaissances, sans doute, mais surtout de méthode pour embrasser le monde et mieux le comprendre. C'est aussi un constant rappel à la tolérance et à l'ouverture d'esprit. Les fameux cannibales sont les sauvages que les Huguenots français ont rencontrés quand ils se sont installés dans la baie de Rio à l'instigation de l'amiral de Coligny. Une colonie est née en 1555, mais ne dura pas longtemps car les Portugais chassèrent les Français peu après. Montaigne veut nous expliquer que ces peuplades dites barbares ne le sont pas vraiment : ils ont d'autres moeurs quelles nôtres, et quand on les analyse, ils se révèlent tout aussi civilisés que nous. En somme, nous ne devons pas les juger selon les critères qui régissent nos sociétés. Cette idée mettra du chemin à se faire entendre ! Et il s'indigne aussi de la barbarie bien réelle des conquistadores qui se sont emparés du Mexique et détruit une grande civilisation. Evidemment, Montaigne ne connaissait pas alors (1579) les tenants et les aboutissants de cette affaire : la capitale superbe des Aztèques n'a pas été détruite par les Espagnols - Cortès espérait la conserver -, mais par les tribus indiennes qui les avaient aidé à la prendre d'assaut. Ces pages sont éblouissantes de sagesse, d'esprit de finesse et de lucidité. Ce livre est à méditer cat la notion de « barbare » demeure encore bien ancrée dans les esprits. Et l'on confond les actes barbares et les étrangers qui ont d'autres moeurs que les nôtres. Ces eux extraits sont éclairants sur ce sujet et d'une actualité brûlante, même si elles évoquent des événements survenues pendant les années suivant la découverte de l'Amérique.




La Liberté de la pensée, Benjamin constant, « Carnets », L'Herne, 72 p., 7,50 euro.

Benjamin Constant est resté présent dans notre mémoire avec son roman Adolphe (1816) et pour sa longue liaison avec Madame de Staël. On a oublié l'homme et le penseur politique. Ce petit texte nous rappelle ce qu'il a été : un ennemi de la Révolution française. Pendant le Directoire, il est traité de « professeur d'oligarchie » par les néo Jacobins ! Il est éloigné de Paris en 1803, il est très critique à l'encontre de Napoléon, mais rallie l'Empire pendant les Cent Jours. Mais c'est avec Louis-Philippe qu'il a trouvé son assise et un équilibre politique. D'un côté, il a combattu les Ultras, de l'autre, il a été l'adversaire des révolutionnaires. Ce court texte nous montre l'exemple typique de l'esprit libérale : la défense formelle de la liberté, mais avec une réserve pour la presse, qui ne doit pas être censurée, mais mise sous tutelle ! Ensuite, il est d'accord sur l'idée que chacun puisse choisir la religion qu'il veut, et même qu'il peut se dispenser d'en avoir une. Mais là encore une réserve : il vaut mieux, pour l'individu comme pour la communauté en avoir une. Bref, la religion, même si elle n'est pas commandée par l'Etat, est indispensable pour le bien de tous. C'est très habile et d'une rhétorique très bien ajustée, mais il n'est reste pas moins qu'il est le prototype de l'homme de droit d'aujourd'hui. La liberté de penser est soumise à quelques conditions !




Le Tambour de Pénélope, Maxime H. Pascal, Editions Plaine Page, 228 p., 12 euro.

Ce n'est pas de la poésie, du moins comme on l'entend en général. Ce n'est pas non plus un roman ou un récit classique. C'est une prose poétique, qui suit une trame, sans doute, mais qui se révèle par discontinuité. Mais cela fonctionne malgré tout et pas mal en fait. Les idées s'enchaînent avec fluidité et la pensée de l'auteur, concise, condensée, est cohérente. Jamais il ne nous égare ni ne tombe dans une sorte d'ésotérisme sombre. Au contraire : son texte possède une dynamique puissante, qui nous entraine à notre corps défendant. Il passe, grâce à son système de phrases souvent isolées, d'une pensée à une autre sans les liaisons nécessaire à la narration et il peut ainsi produire une véritable accélération du rythme de la lecture sans pourtant créer un désagréable sentiment de vertige. Voilà une manière d'écrire tonique et qui ne retient que l'essentiel, parfois avec gravité, mais parfois aussi avec un certain humour. Il s'en tire fort bien et d'un drame (une rupture difficile) il fait une sorte d'épopée intérieure. Et il a su ménager la simplicité delà langue et de savantes références qui ne sont jamais un obstacle. Chaque type de lecteur y trouvera son compte. Comme quoi on peut instaurer des niveaux d'entendement du récit en évitant la pédanterie et surtout l'opacité.




Englebert des collines, Hatzfeld Jean, Folio, 128 p., 6,40 euro.

Le terrible génocide du Rwanda est déjà presque oublié, tout comme la responsabilité de la France dans ces massacres effroyables. Ce livre est un témoignage, avec tout ce que le témoignage d'un homme peut avoir de limité. Mais il nous permet de prendre la mesure de ce qu'on vécu les tutsis au cours de cette gigantesque et impitoyable chasse à l'homme. L'auteur fait parler Englebert Munyambowa, un personnage étonnant, grand buveur d'urwagwa (une boisson alcoolisée à base de bananes), mais intelligent et remarquable conteur. C'est avec les mots de son pays que Jean Hazfzeld a désiré restituer son récit, ce qui le rend savoureux. Mais il nous fait comprendre comment les hommes, les femmes et les enfants cachés dans la forêt ont traversé cette période, en sachant que la moindre erreur les conduirait à la mort. Quelque soit le caractère du narrateur et la richesse de sa langue et de ses expressions, c'est l'horreur qui domine. Le XXe siècle s'est terminé comme il avait commencé, avec les destructions massives d'êtres humains : les Arméniens, les Juifs, les Tziganes. Il est difficile d'imaginer comment une telle ignominie a pu avoir lieu. Et pourtant les fait son là, dans la bouche d'Englebert, rescapé de la tuerie.
Gérard-Georges Lemaire
08-10-2015
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