Parmi les vedettes chinoises de l'art contemporain, Zhang Huan se détache avec autorité. Certes, dans le classement Artprice des artistes internationaux les plus cotés, il figure après d'autres Zhang (notamment son aîné Zhang Xiaogang) mais nul doute qu'il le rattrape bientôt. Sûr de lui, il fait travailler deux cents personnes dans ses ateliers de Shangaï, et la demande est forte pour ses « Géants » (cent peaux de vaches ont été nécessaires à la réalisation de l'un d'eux) et ses « Héros ». François Pinault figure parmi ses collectionneurs, ainsi que la famille Rubell et l'artiste japonais Murakami : ce sont des preuves de réussite qu'il mentionne avec satisfaction. Né en 1965, il est passé par une période d'installations dans lesquelles il mettait en scène son propre corps absolument nu. On se souvient de lui, à plat ventre sur de la glace, environné par des chiens hurlants attachés autour de lui : ce genre d'initiative lui a valu quelques petits ennuis, mais aussi la notoriété. Il a choisi de vivre huit ans à New York, et s'est inséré dans la puissante Pace Gallery, installée non seulement à New York, mais aussi à Londres, Pékin et Hong Kong. Il professe un discours pompeux très général, compréhensible par les milliardaires et les échotiers des médias. Je cite : « je recherche la nature humaine, la vie, la mort, la maladie, tous les sentiments et les désirs humains. Il y a quelque chose à la fois d'universel et de contextuel dans ce que je raconte depuis toujours ».
J'évoque le chinois Zhang Huan pour une simple raison : sa compatriote Qu Qianmei, artiste de l'été de Verso, apparaît comme son exact contraire. Il vit entre les Etats-Unis et la Chine, elle se partage entre la France et son pays. Il s'est fait connaître par des actions spectaculaires, elle élabore une oeuvre purement picturale dans la plus grande discrétion. Il a voulu entrer dans une galerie internationale « profitable » selon son expression. Elle fait confiance à un marchand français établi en Chine pour la présenter aux amateurs d'art. J'ai tenté de montrer en quoi consiste l'intérêt et la grandeur de son art dans le texte que l'on pourra lire ci-contre à droite (il suffit de cliquer). Allez-y, regardez les reproductions, visitez son site. Vous partagerez certainement mon admiration et vous attendrez comme moi que, après l'UNESCO, une institution d'envergure se décide à montrer en France le travail de cette grande dame de l'art contemporain.
www.quqianmei.blogspot.com
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