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[verso-hebdo]
14-01-2021
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Avec Kriki, tout est toujours grand ouvert
Discret depuis quelques années, Kriki vient de réapparaître à Paris (galerie Suzanne Tarasiève) et c'est un grand plaisir de retrouver l'ancien punk (il est né en 1965), musicien, graffitiste, éditeur de fanzines, qui s'affirme aujourd'hui comme l'un des peintres importants de sa génération. Dans ses grands formats récents, par exemple Médiase, 2018, huile sur toile 163 x 250 cm, Kriki sait parfaitement s'arranger autant du passé de l'art que de son actualité. Il compte pour un des rares artistes contemporains à travailler loin des diktats d'une certaine création formatée sous contrôle des apparatchiks de la mort de la peinture si bien décrits par Carole Fives dans son livre Térébenthine (Gallimard, 2020). Rien de la philosophie de la punkitude n'a été effacé par le temps ; il apprécie aussi bien Jonathan Meese que Néo Rauch ou encore John Currin. On l'aura compris, Kriki aime la peinture et ceux qui la peignent. Dans ses rapports à la scène française, Kriki est certes considéré comme proche de la figuration libre, il sera présent en juin 2021 dans la grande exposition Libres figurations à la cité de la dentelle-mode de Calais, mais à la marge : il est en effet profondément original tant par l'importance de la figure Fuzz qui est sa marque que par sa façon d'avancer à contre-courant. Nos impressions de « peinture figurative » s'effacent d'elles mêmes devant son incroyable faculté de se décaler de l'ambiance artistique environnante. Kriki n'est jamais là où on pourrait l'attendre, tant il ose répondre aussi librement que possible à l' irrésistible nostalgie de la peinture enfouie au plus profond de lui-même. C'est dans cette même peinture qu'il a développé parallèlement le concept du Fuzz qui assure à l'ensemble de l'oeuvre krikienne la double caractéristique de figurative et de conceptuelle. Le confirme Philippe Pernodet (directeur de la revue L'imprononçable) : « Débarrassé de sa carcasse terrestre, le pur esprit Fuzz envahit la peinture classique dont il contamine le panorama tout entier. Le « chaos orchestré » régénère la vision des arts : Fuzz angélical et hallucinogène triomphe de la matière et de la pesanteur terrestre, il s'élève dans les cieux en statufiant sa propre image dans l'éternel Panthéon pictural classique... immortel, enfin ! »
Kriki, cet artiste superlativement doué, acteur incontournable de la scène de l'art contemporain, n'a pas encore atteint ses limites ; tout est ouvert. Ce n'est pas Martine, sa compagne diplômée en histoire de l'art, qui me contredira, elle qui écrivait, tout au début de la carrière de l'artiste : « Kriki n'a rien su d'avant sa peinture et s'y retrouve avec cette grâce qui sied à la jeunesse. Cette pensée se mécanise en viseur de la légendaire liberté de l'homme-artiste. Kriki n'enferme rien, tout est grand ouvert... »

www.kriki.com
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
14-01-2021
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
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Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com