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[verso-hebdo]
04-03-2021
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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« Après » selon Christian Boltanski |
Boltanski est depuis longtemps un artiste de réputation internationale. Il n'est pas étonnant que son actuelle exposition galerie Marian Goodman (jusqu'au 13 mars) attire de nombreux visiteurs, jeunes pour la plupart : elle est intitulée « Après », elle est fort énigmatique et elle donne à penser. Trois installations : la première est nommée Les Linges, blocs de tissus blancs installés sur des chariots métalliques entre lesquels on peut circuler tout en observant, projeté sur les murs, la fragile apparition d'un visage d'adolescent sans doute venu des photographies autobiographiques exposées jadis par l'artiste. La deuxième installation, Subliminal au sous-sol, est constituée par quatre écrans panoramiques montrant quatre « beaux » paysages selon les critères petit-bourgeois (y compris des biches en lisière de forêt !). Mais sous ces belles images conventionnelles apparaissent régulièrement des traces des horreurs historiques du XXe siècle, camps de concentration nazis et staliniens en particulier. Enfin, avant de sortir, le visiteur se trouve devant le mot Après écrit en majuscules par des lumières bleues, précédant trois longues boîtes de verre contenant des rouleaux de bandes du même tissu blanc que celui de la première installation. Une ampoule unique les éclaire : on est dans une tombe.
Une fois de plus, Boltanski donne à voir un ensemble marqué par le pessimisme. Une fois de plus il échappe à ce que l'on appelle « l'art contemporain » qu'il déteste. Souvenons-nous de sa démonstration d'octobre 2015 à la Monnaie de Paris, volontairement présentée en même temps que la FIAC au Grand Palais (l'archétype de l'organisation commerciale de prestige autour de l'art). Boltanski offrait des sacs en papier à son nom, dans lesquels les visiteurs étaient invités à mettre gratuitement et à emporter des fragments de son installation faite de vieux vêtements présentés en tas (comme dans son exposition précédente Manifesta au Grand Palais). Des vieux vêtements récupérés notamment auprès d'Emmaüs, qui rappelaient les tas de hardes accumulés par les nazis à la porte des chambres à gaz, car les victimes de la Shoah devaient y mourir nues. Boltanski avait réussi là une « anti Fiac » absolue. Si Christian Boltanski avait un modèle, ce serait Joseph Beuys. Mais Beuys lui-même a été récupéré par le marché après sa mort. Boltanski se bat pour qu'il n'en soit pas de même pour ce qui le concerne. On lui souhaite d'y parvenir.
www.mariangoodman.com
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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