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[verso-hebdo]
14-11-2019
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Nathalie Du Pasquier au Palais de Tokyo |
L'exposition a pour titre Futur, ancien, fugitif, une scène française. Elle dure jusqu'au 5 janvier 2020 au Palais de Tokyo, réunissant 44 artistes ou collectifs « dans les marges ou à l'abri du marché ». Excellente initiative : il est précisé que « les artistes invités ont en partage d'opposer des formes de résistance aux assignations et autres effets de mode qui teintent irrémédiablement une époque. » Il me semble que, parmi ces 44 artistes, Nathalie Du Pasquier correspond parfaitement à cette définition. Décrivons une installation-type de cette créatrice-résistante. De part et d'autre d'une porte ouverte, on voit une sorte de bibliothèque dont les quatre étages sont garnis d'objets en trois dimensions tels que bouteille, entonnoir ou bidon et de formes géométriques abstraites comme des cubes ou des parallélépipèdes. Tous ces éléments sont peints de couleurs uniformes franches subtilement alternées. Autrefois, Nathalie Du Pasquier construisait des maquettes pour ses peintures à l'aide d'objets usuels. Maintenant, elle prépare des éléments de bois qu'elle peint et organise jusqu'à trouver la composition satisfaisante. Ces constructions sont progressivement devenues de plus en plus complexes, jusqu'à exister indépendamment des peintures. Les oeuvres de Nathalie sont nommées par elle des ensembles, et elle fournit une définition précise de ce mot : « Collection d'éléments, en nombre fini ou infini, susceptibles de posséder certaines propriétés (notamment dont le critère d'appartenance à cette collection est sans ambiguïté), et d'avoir entre eux, ou avec des éléments d'autres ensembles, certaines relations. »
Voilà qui est contradictoirement à la fois fort précis et tout à fait vague. En tout cas le charme évident des oeuvres et l'indécision de leur définition invitent à y aller voir de plus près. Cette ancienne co-fondatrice du groupe Memphis en compagnie d'Ettore Sottsass, qui dessina beaucoup de motifs pour des textiles, tapis et meubles, entretient-elle encore des relations plus ou moins traditionnelles avec l'esprit décoratif, ou s'agit-il d'autre chose, en l'occurrence d'une recherche originale sur les rapports entre l'objet esthétique et l'objet usuel ? La différence entre les objets usuels et ceux que nous présente Nathalie Du Pasquier tient à l'absence de présence humaine dans les premiers et à l'intense personnalisation des seconds. Dans l'objet usuel, la forme dit qu'il est fabriqué, mais ne dit rien du fabricant. Or l'objet esthétique conçu par l'artiste n'explique rien quant à lui, mais il montre l'auteur. D'ailleurs, il arrive à Nathalie Du Pasquier de rompre toute relation formelle avec le monde des objets usuels : White Cabin n°2, par exemple, nous apparaît comme un objet qui ne nous parle que de lui-même en même temps qu'il nous instruit de l'auteur. Dans ses ruptures de proportions, dans l'inimitable et facétieux agencement des formes qui le composent (et qui constituent un « ensemble ») nous reconnaissons l'univers spécifique de l'artiste avec, en particulier, sa manière si profondément originale d'introduire de l'humour dans l'agencement de modules géométriques simples. En un mot, il s'agit de son style. Et c'est ce style qui fait qu'il y a ici de l'art. Un art qui nous touche.
www.nathaliedupasquier.com
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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