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[verso-hebdo]
18-12-2013
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique


Eléonore, Colette Lambrichs, Editions de la Différence, 176 p., 15 euro.

Bruxelles : ce n'est pas un décor urbain, mais l'esprit des lieux que Colette Lambrichs a décidé d'imprimer à son histoire. Celle-ci a pour pivot une femme qui a été une actrice connue et qui a organisé un univers auteur d'elle, qui se réduit à son fils Pierre et son frère, Yves, à Fernanda, la domestique qui a été la maîtresse de son père et qui a eu un fils. Et puis des amis, des connaissances. Ce qu'a tenté de faire l'auteur, c'est que ce personnage est le pivot autour duquel va se développer une spirale de relations qui vont petit à petit se révéler, se tisser les unes avec les autres, nous faisant valoir qu'une existence est une gigantesque tapisserie de liens qui se font et se défont. Et nous assistons à cet impressionnant maillage de vies partagées au moment où l'actrice a décidé de quitter ce monde en faisant un dernier coup de théâtre. Ce texte, qu'on peut regarder comme un roman, est en réalité une frappante et étrange manière de décrypter ce qui est au fondement des noeuds des affaires de familles, des amours, des amitiés, des affinités et des inimitiés. Eléonore a construit son univers et maintenant, puisqu'elle sort de scène, elle va le jeter à bas de manière saugrenue. Colette Lambrichs a ce don pour ce que Kawabata appelait le « roman miniature » : elle rend son récit très dense par son sens aigu de l'ellipse et son goût de l'incongruité : mine de rien, elle est passée maître dans la mise en scène de l'inquiétante étrangeté de l'humanité moderne. Chaque chapitre est une pièce de son puzzle, qui ne cesse d'élargir les secrets de familles, les sous-entendus et les liaisons dangereuses. C'est un livre vibrant. Et c'est un vrai talent.



Dadamaino, Form/Tonabuoni Art, 176 p.

La galerie Tornabuoni de Paris nous régale en général d'expositions magnifiques. Celle de Dadamaino ne manque pas à la règle. Mais elle a en plus le mérite de faire découvrir un artiste italien peu connu du public français. Emilia Eduarda Maino (1930-2006) a rencontré en 1957 Piero Manzoni et puis Lucio Fontana. Elle a sa première exposition personnelle un art plus tard. Elle s'est engagée résolument dans la voir de l'abstraction. Mais loin du spatialisme. Au début, elle fait des oeuvres surtout en noir et blanc (ou tout en blanc et tout en noir) où elle développe ce qu'avait fait Jean Arp avec ses petits théâtres en reliefs. Puis elle s'adonne à un travail sériel avec des cercles en relief, des pastiches de Vasarely (Objet optique dynamique, 1961-1962), puis des variations subtiles sur la couleur avec des bandes alternées. La rigueur de ses propositions plastiques n'ont rien d'austère et ne se borne pas à un pur formalisme. Il y a une part de jeux dans ses agencements chromatiques. A la fin de sa vie, elle produit des Constellations avec des signes évanescents sur de longues toiles. Elle a été une des grandes actrices de ce que Manzoni appelait le « dépassement de la problématique picturale ». Ce volume reconstruit son parcours avec un texte éclairant de Flaminio Gualdoni et une bonne présentation de Bernard Blistène.




La Renaissance et le rêve, éditions des musées nationaux/Grand Palais, 178 p., 35 euro.

Les rêves, pour le monde de la Renaissance, a une toute autre dimension qu'à notre époque. Les artistes s'attachent à des rêves qui appartiennent à la grande littérature, à la mythologie, à l'Histoire sainte. Le Songe de la Vierge de Lometti (c. 1440) en est la démonstration, tout comme les visions de l'Enfer de Bosch, dont les clefs sont certainement à trouver dans une pensée hérétique. La littérature de cette grande phase de notre culture est d'ailleurs marquée par la parution à Venise en 1499 de l'Hypnerotomachia Poliphili, ou Songe de Poliphile, sans doute écrit par Francesco Colonna en 1467) : ce voyage initiatique qui mène le jeune Poliphile, amoureux de Polia, et le menant à l'île de Cythère est la trace indélébile d'une vision de la civilisation comme un rêve, puisque les ruines antiques comme les langues anciennes contribuent à ce voyage initiatique. Je regrette seulement que ce grand livre n'ait pas été la colonne portante de cette belle exposition. Il aurait pu lui fournir sa structure et ses thèmes sous-jacents. Mais il ne faut pas se plaindre : l'exposition est une petite merveille. Du Songe de saint Augustin de Matteo di Giovanni (1476) à cette autre Vision de saint Augustin de Botticelli 1487-1488), en passant par le Rêve de Constantin de Piero della Francesca (1457-1458) jusqu'au Rêve de Raphaël de Bruegel de Velours (1595), et en passant par tant d'allégories, le catalogue nous offre de précieuses informations sur ces bijoux de l'art pictural.
Gérard-Georges Lemaire
18-12-2013
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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Christophe Cartier

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édité aux éditions du manuscrit.com