Couronnement de la Vierge, Sophie Kovalevsky & Marie-Claude Léonelli, Actes Sud, 160 p., 32 euro.
Ce volume est né d'un constat général : le peu d 'études effectuées sur l'art de la Provence et en particulier du comtat Venaissin. Il s'attache à l'étude d'une seule oeuvre, qui est Le Couronnement de la Vierge qui avait été commanda à Simon de Châlons, dont on sait assez peu de choses sinon qu'il est aller travailler en Avignon pendant assez longtemps au milieu du XVIe siècle. La composition est très belle, marquée par une symétrie prononcée, mais qui est corrigée par le mouvement très animé des apôtres surpris autour du tombeau vide de la Vierge. Non seulement, les auteurs nous font découvrir ce petit chef-d'oeuvre absolument méconnu et permet d'en apprécier tous les détails avec une documentation photographique remarquable, mais nous en fait découvrir l'histoire, dans la limite de ce qui a pu être retrouvé. Destiné à parer le maître-autel de l'église de Saint-Agricol, dans le cadre d'une restauration et d'un embellissement de cet édifice religieux en 1537. Cela nous fournit donc une date pour la conception de cette composition. Le puzzle qui s'est présenté aux chercheurs a été peu à peu complété et on découvre aussi bien l'histoire de cette église qui avait pris une certaine importance, celle de son doyen et un peu plus sur le peintre. Le reste de l'ouvrage comprend une analyse iconographique très bien faite et aussi, pour les spécialistes, une documentation complète sur la restaurait de ce panneau. Ce travail est exemplaire et cette partie centrale du retable est une vraie merveille qui témoigne de la Renaissance tardive en France.
Gilles Ghez, Tu es moi, Robert Bonaccorsi, Villa Tamaris, 128 p.
Gilles Ghez est un artiste hors du commun, dans tous les sens du terme. D'abord parce que ses ouvrages ne ressemblent à aucun de ceux de ses contemporains et qu'il ne peut pas être assimilé au moindre mouvement, courant, groupe. C'est un solitaire (très sociable par ailleurs), mais qui a choisi une voie étroite par rapport à ses créations (un peu comme l'avait fait Jacques Vanarsky à sa manière) car il construit des boîtes qui renferment une histoire chaque fois nouvelle et qui rappellent un peu les vitrines des magasins à Noël. En somme, il y a dans son entreprise esthétique quelque chose à la fois d'enfantin (mais pas d'infantile) et de nécessairement ludique. Par ailleurs, la littérature (celle des romans d'aventure destinés à la jeunesse, d'une part, mais aussi la grande littérature de voyage), le cinéma, se mêlent à des souvenirs personnels. Dans cette exposition, il a encore plus mis l'accent sur la dimension autobiographique de son imaginaire. Il avait inventé un personnage tout ce qu'il y a de plus britannique et de militaire comme double (et espion !) dans ses compositions en trois dimensions. Cette fois, c'est l'artiste lui-même qui se présente, dans les situations oniriques les plus inconcevables, d'un romantisme échevelé et baroque. Elles sont toujours pleines à ras bord d'une poésie qui ne s'épuise jamais, et qui s'accompagne d'un humour très singulier et aussi d'une auto ironie permanente (comme, par exemple, dans Romance, qui est un mélange de songerie romantique et de parodie). Dans ses travaux les plus récents, il a introduit une dimension plus picturale que par le passé. Sa pensée va de l'avant, mais n'a rien abandonné du caractère jubilatoire de ce qu'il a pu réaliser jusqu'à présent. Pour ceux qui comme moi n'ont pas eu la chance de voir cette exposition à La Seyne-sur-Mer, ce bel album nous donne une belle idée de la chose, avec, de surcroît, un bon nombre de dessins des plus intéressants qui complètent cette autobiographie fantasmée.
Centonocento,un se colo d'arte, Provincia di Trieste, 144 p., 10 euro.
La province Trieste a eu l'excellente idée de présenter une série d'exposition qui permettent de faire connaître de grandes collections privée de la ville et de ses alentours. Celle-ci nous permet de découvrir une partir des ouvrages acquis par la CRT (Caisse d'Epargne de Trieste) et qui couvrent le siècle dernier. Sans doute n'y rencontrons-nous pas de chefs d'oeuvre immortels, mais pas mal de choses intéressantes. A commencer par une belle huile sur toile de Leonor Fini (qui était qui était d'origine triestine et un paysage urbain d'Orfeo Tamburi, qui a été un splendide dessinateur, qui a laissé de précieux portraits des grands personnages de son temps. Et puis il y a des tableaux d'Umberto Verdura, qui a été un des amis intimes d'Italo Svevo, et un peintre de valeur, assez loin des recherches les plus avancées du début du XXe siècle, mais pas non plus une vieille barbe. Il y a aussi un très beau portrait de femme de Vito Timmel, ce peintre qui a sombré dans la folie, après avoir tenté de devenir l'élève de Gustav Klimt. Mais son internement de l'a empêché de continuer de peindre, et de faire des compositions étranges et d'une force peu commune (Claudio Magris et Franco Basaglia ont consacré un ouvrage sur ses carnets de l'asile). Presque tous les autres noms nous sont inconnus. Peu importe, car c'est l'occasion de faire connaissance avec des artistes qui ont de réelles qualités, comme Enrico Fonda (qui a ici un Nu dans un paysage, et Bruno Croatto, qui est représenté par un Portrait de jeune fille en robe noire. Pour l'après guerre, il y a Le Café dans le jardin, qui est une scène divertissante car, au fond, il y a une scène de théâtre et l'on n'arrive pas à comprendre s'il s'agit de véritables acteurs ou de marionnettes, et Luna Park (1954), de Luigi Spakal, qui joue entre la figuration et l'abstraction. Il y a enfin un nombre non négligeable de sculptures, dont le bel Erotica de Marcello Mascherini. En somme, Trieste qui demeure toujours une enclave dans l'Italie moderne après toutes les vicissitudes que l'histoire lui a fait subir, tient une place marginale dans l'histoire de l'art moderne. Mais la culture de cette ville réserve des surprises, et exhibe des perles et aussi des créateurs qui mériteraient une meilleure considération. Espérons que cette expérience continue et nous donne à voir d'autres visions de collectionneurs.
Pro domo et mundo, Aphorismes et réflexions II, Karl Kraus, traduit et préfacé par Pierre Deshusses, « Bibliothèques », Rivages, 176 p., 19,50 euro.
Si l'on veut comprendre quelle importance et quel poids a pu avoir Karl Kraus sans la société viennoise de la Belle Epoque, il faut lire les longues pages qu'Elias Canetti lui consacre dans ses mémoires (Le Flambeau dans l'oreille). Il l'a observé depuis une table du Café Central et, pendant deux lustres, il n'a pas cessé de le faire sans jamais osé approcher l'homme qu'il admirait tant et qui produisait sa revue, Die Fäckel (Le Flambeau) qui a commencé à paraitre en 1899. Canetti était littéralement hypnotisé par ce personnage peu commun, qui l'avait subjugué lors de sa trois centième conférence. Il écoutait avec passion cet être insaisissable, ce Juif qui n'aimerait pas beaucoup les monde juif ! (Son second pamphlet s'en prend aux idéaux sionistes de Herzl en 1896) et ce nihiliste, qui s'en prenait à tout ce qui touchait de près ou de loin l'intelligentsia de son temps. Il s'en est pris violemment à la Jung Wien quand le Café Grietendel a été détruit et qui était le lieu de réunion de cette élite où dominait la figure d'Hugo von Hofmannsthal. Il ne sera pas plus bienveillant pour Sigmund Freud et la psychanalyse ! Dans ce second volume d'un triptyque qui paraît entre 1910 et 1918. Ce volume, qui prélude à Nachts, est composé de ce qu'on pourrait envisager comme des aphorismes. Ce n'est qu'en partie vrai. En réalité, cet ouvrage est plutôt une succession de réflexions lapidaires, souvent paradoxales, qui sont classés selon des catégories qui sont en outre assez arbitraire. Il est clair qu'il se veut le pourfendeur des idées reçues et qu'il n'a pas pour de sympathie. Dans la capitale de l'empire gigantesque qui était un colosse aux pieds d'argile, Kraus. Mais Kraus n'est pas exactement le destructeur qu'on pourrait croire. Bien sûr, il n'est pas tendre pour la pensée de ses contemporains. Mais il semble plutôt en quête d'autre chose, qui serait le fruit des lendemains qui déchantent et qui ne tardèrent pas à arriver avec la Grande Guerre. Il y a dans son ironie mordante une sagesse, où le scepticisme évident se double d'un désir de saisir les mouvements de l'esprit qui caractérisent les êtres qu'il croise. Son humour féroce et parfois d'une parfaite gratuité est comme un prélude au dadaïsme. Et parfois, il se révèle un philosophe digne de foi. En somme, on ne sait pas comment le prendre ! Pas de système, par le fil conducteur sinon le désir profond de sortir des ornières. Mais, par exemple, dans la partie consacré à l'art, il montre à quel point il ne cesse de songer à une oeuvre (qui ne sera jamais la sienne), mais qui porterait en elle les prémisses de cet avenir tragique qu'il le hantait.
Le Théâtre de Pier Paolo Pasolini, Pierre Katuszewski, Ides et Calendes, 128 p., 10 euro.
Pasolini a voulu être tout : poète, surtout, mais également romancier, cinéaste journaliste, et dramaturge. C'est ce dernier aspect de son histoire tourmentée que l'auteur a voulu cerner. Tout se résume à six pièces de théâtre écrites jusqu'en 1966, l'année d'Orgie. Mais, ce qu'il entend nous démontrer, c'est que la pensée du théâtre ne l'a jamais quitté pendant toute son existence et qu'on ne peut donc pas limiter l'analyse à ces seules production ou au manifeste qu'il a rédigé deux ans plus tard. Il montre aussi l'importance de ce que Pasolini a donné à la notion de « Théâtre de Paroles ». Il faut d'ailleurs e remettre dans le contexte de l'époque pour comprendre l'importance de sa réflexion. D'une certaine façon, et sans aucun lien avec elle, il retrouvait l'idée qui avait guidé Gertrude Stein pour ses pièces et ses opéras. C'est le langage et le langage seul qui est la dimension théâtrale et pas le reste (la trame, l'action, le ou les lieux où elle se déroule, etc.) Il voit d'ailleurs une contradiction inhérente à la relation entre les écrivains et les metteurs en scène. Au moment où naissent d'autres formes théâtrales, d'une radicalité extrême (le Happening, le Living Theater et tout ce qui s'en suit), il a l'intuition que le théâtre peut aller vers une autre direction. Une chose encore : il retrouve certains aspects (mais pas tous) du Théâtre delà cruauté d'Antonin Artaud. Au fond, Pasolini éprouve son époque avec une rare sensibilité et une rare intelligence. C'est un sismographe d'une incroyable sensibilité. Son oeuvre, moins. Il reste toujours en deçà de sa pensée. Son théâtre n'est pas à la hauteur de ce que pourra accomplir Carmelo Bene. Sans doute parce que son langage reste ancré dans le réalisme le plus cru, même s'il a fini par échapper au néoréalisme de Ragazzi di vita (1955). Il faut en tout cas rendre hommage à Pierre Katuzewski d'avoir su condenser la vision théâtrale de Pasolini avec justesse et pénétration. Sans doute est-ce au contact de la tragédie grecque de l'Antiquité qu'il a commencé à comprendre où se trouvait la puissance du théâtre. Mais, à mon avis, c'est au cinéma qu'il le traduit avec Médée. Ce qu'il oublie un peu trop sans doute, c'est son engagement communiste. Son homosexualité n'explique pas tout !
L'Ouzbek muet, Luis Sepùlveda, traduit de l'espagnol (Chili) par Bertille Hausberg, Editions Métailié, 144 p., 16 euro.
Ces nouvelles nous fait remonter le temps, une décennie avant les espoirs fous de l'arrivée au pouvoir d'Allende, la terrible période du coup d'Etat militaire, et la terrible répression qui s'est abattue sur le Chili. Ces récits avec drôles et mêmes caricaturaux. La première mettent en scène de très jeunes militants communistes qui espèrent réaliser un attentat qui devrait marquer les esprits et se termine par un terrible et ridicule fiasco. Toutes les nouvelles qui sont rassemblées dans ce volume sont d'un comique plutôt rare, car il met en scène les milieux de gauche radicale. La nouvelle qui a donné le titre à l'ouvrage raconte les aventures d'un Chilien qui s'est rendu à Moscou et qui fait un voyage picaresque et pittoresque dans le Transsibérien. Incapable de prononcer un mot en russe, il est devenu l'Ouzbek muet. Et autour de cette figure digne des acteurs comiques du cinéma des années vingt, on voit toutes sortes de personnages qui appartiennent à cette diaspora révolutionnaire qui a été l'image mythique de l'Amérique latine pendant longtemps, en particulier avec les exilés chiliens après le coup d'Etat du général Pinochet. Iconoclaste par excellence, l'auteur fait s'effondrer un mythe qui a la vie dure. Mais je ne crois pas que l'objet de son livre ait été la politique, mais plutôt l'idée que beaucoup se sont fait de la politique et des idéaux les plus radicaux. Aujourd'hui, ces mythes persistent encore, même s'ils ont conduit à des catastrophes irréparables. Il a chez Luis Sepùlveda une manière de raconter ces destins bizarres de comploteurs impénitents qui fait penser à Jaroslav Hasek et à son brave soldat Chveik. D'aucuns n'apprécieront pas sa façon de brocarder les héros de la lutte de classe et du combat contre les dictatures. Ils auront tort, car la question n'est pas là. Elle réside plutôt dans les représentations construites pour rendre héroïques des erreurs et des échecs aux conséquences dramatiques.
Recueil des joyaux d'or, anonyme, traduit du japonais et préfacé par Michel Vieillard-Baron, Les Belles Lettres, 248 p., 23 euro.
Les anthologies de la poésie ancienne japonaise ne manquent pas. Mais ils ont le plus souvent un défaut notable : ils ne donnent guère d'indications précises sur la manière de faire de la poésie dans cette culture, ni le sens de chacun des poèmes. Or ce manuscrit du XIVe siècle qui appartient à la bibliothèque du musée Guimet n'est pas seulement traduit et présenté dans son ensemble : chaque texte est accompagné d'un commentaire parfois détaillé qui permet à la fois d'en saisir la composition, mais aussi de se rapprocher du sens, car le jeu des idéogrammes permet de créer un jeu savant des sens, bien plus que ne peut le faire notre écriture et notre langue. Certains des textes réunis ici remontent au VIIe siècle, c'est-à-dire à l'époque ou la culture chinoise s'impose, avec son mode d 'écriture. Il ne s 'agit pas ici d'haïku, mais de waka -, une forme assez voisine de poèmes de cinq lignes. Le préfacier estime qu'il y a dans ce livre quelques quatre-vingts auteurs de diverses périodes jusqu'à la leur, qui étaient vivant l'un au XIe siècle, l'autre au XIIIe siècle. Dans sa précieuse et limpide présentation, Michel Vieillard-Baron, expose avec clarté les principes de cette poésie, qui ne se limites à des questions formelles. Elle a par exemple donné naissance à l'idée de lier ces écrits et d'en constituer une séquence de cent. Quoi qu'il en soit, chacun de ces waka est un poème à clef. En français, c'est leur limpidité et leur pureté qui dominent dans la belle traduction que nous avons sous les yeux. Pour un Japonais, sans doute, le même sentiment prévaudra, mais il saura aussi voir et entendre ce que l'écrivain a voulu aussi dire, non pas en palimpseste, mais dans une association subtile de signes dont la signification varie selon leur action réciproque. Donc les notes apportées ne nous ouvrent sans doute pas toutes les portes de la connaissance, mais nous permet au moins d'avoir l'idée de ce que suppose ce type de littérature en ces temps lointains.
La Visite au musée, Henri Lewi, Actes Sud, 240 p., 21,80 euro.
Henri Lewi a eu l'idée de nous demander de le suivre dans ses visites au musée du Louvre. Il a choisi pour premier compagnon de route, non pas Théophile Gautier, comme je l'aurais fait moi, mais un écrivain plus insolite et plus proche de nous dans le temps : Vladimir Nabokov. Cela donne bien le ton qu'il a voulu donné à son texte. Il s'agit surtout d'art ancien, cela va sans dire, mais aussi d'une réflexion sur la relation à l'art en général, qui englobe aussi des formes artistiques plus récentes. L'auteur nous présente l'ouvrage comme un essai. Je ne trouve pas le terme bien adapté. Je le vois plutôt comme une suite de digressions, qui naissent à partir d'expériences, de souvenirs, de rencontres, avec des personnes (par exemple, on voit apparaître à un moment Sergio Birga en train de commenter une toile de Claude Gelée dit Le Lorrain) et surtout avec des oeuvres. Lewi, est vrai dilettante qu'il est (et là, il faut prendre le mot à la lettre) entreprend une suite de digressions sur telle et telle question que pose la relation intime à la création plastique. Il est conscient du caractère arbitraire et donc changeant d'un tel rapport : c'est ainsi qu'au fil de sa vie, il s'est mis à aimer sans cesse plus ce que Nicolas Poussin nous laissé en héritage. Son discours s'appuie souvent sur des réflexions apportées par des spécialistes, d'Elie Faure au regretté Daniel Arasse, en passant par Georges Didi-Huberman ou Gilles Deleuze, mais aussi Delacroix ou Giorgio Vasari, en passant par toutes sortes d'historiens, de critiques et de commentateurs. Bien sûr, comme le faisaient les Anciens ou Montaigne, il peut être indispensable de faire tenir son discours sur des fondements solides. Mais dans la perspective qu'il a choisi, ces citations sont souvent gênantes. Quoi qu'il en soit, voilà un texte tout à fait intéressant écrit par un homme cultivé, qui peut être regardé comme un mode d'apprentissage de la peinture, avec toutes les difficultés et les interrogations qu'entraîne sa lecture.
Mère et fille, Charles Pallister, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier, Editions Joëlle Losfeld, 400 p., 23,50 euro.
Joëlle Losfeld est un bon éditeur. Elle l'a montré avec courage. Ce livre ne me paraît pas digne d'elle. Sans doute la traduction n'est pas excellente et a été faite à la va vite. Les expressions populaires ou un peu vulgaires sont rendues sans nuances et souvent de manière inappropriée, renforçant le sentiment d'avoir entre les mains un livre lui-même écrit au débotté (ou à la diable, comme on préférera). C'est un curieux mélange de roman victorien, d'intrigue noire et de fiction « postmoderne ». L'auteur a visiblement voulu jouer sur plusieurs tableaux : le grand roman anglais du XIXe siècle et le roman feuilleton à deux sous (genre Bibliothèque bleue), le tout transposé dans un style télévisuel. C'est au fond plus une production brésilienne de Globo adaptée au monde anglo-saxon d'autrefois ! C'est long, trop long, souvent ennuyeux. Ce drame un scabreux, peu entortillé et malsain, avec des personnages caricaturaux, ne parvient pas à convaincre. Nous ne parvenons pas - pauvres de nous ! - à nous prendre au jeu. Rien à faire ! Mais comment faire autrement ? Les dialogues sont malhabiles, pour ne pas dire indigents ; l'histoire est peu crédible et surtout mal bâtie ; les héros de ces aventures n'ont pas de poids, à commencer par Richard, qui tente désespérément de percer quelques mystères comme celui de la mort de son père ou celui de lettres anonymes. Que pourrais-je ajouter ? Rien. Disons que l'éditeur a fait une erreur de parcours ou qu'il a cru faire un « coup » dans le registre du roman policier « décalé». Ou peut-être est-ce moi que ne suis plus dans le vent !
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