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[verso-hebdo]
09-11-2023
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Les nuances de Christian Lu |
Le peintre Christian Lu est chinois, mais il a choisi de vivre et travailler en France depuis quarante ans et, récemment, d'ouvrir sa propre galerie au 86 rue de Vaugirard dans le 6e arrondissement. Il y célèbre en ce moment à sa manière le 60e anniversaire de l'amitié Franco-chinoise en exposant des oeuvres inédites ainsi qu'une vidéo fort bien composée dans laquelle on voit comment de subtiles formes colorées mouvantes finissent par se fixer en des « hommages » soit à des maîtres français : Cézanne ou Monet, soit à des maîtres de la grande tradition chinoise venue de l'époque de la dynastie Song (10e siècle de notre ère). La synthèse de ces deux traditions résume assez bien l'art de Christian Lu. Pour le comprendre, on peut revenir sur les bases de l'inspiration de cet artiste original reconnu comme tel dans son pays : une grande exposition lui sera organisée en janvier 2024 à Shangaï.
Un des chefs d'oeuvre les plus remarquables du musée de Boston date de l'an 1000, c'est une encre sur papier de Tong Yuan (un rouleau de 38 x 169 cm) intitulée Journée claire dans la vallée. Tong Yuan a inspiré les maîtres de l'époque de la dynastie Song puis, à travers ces derniers, pratiquement toute la peinture chinoise jusqu'à Zao Wou-Ki et son disciple et ami, Christian Lu. Les Rêves de ce dernier que l'on peut voir rue de Vaugirard, souvent des huiles sur toile en diptyque, obéissent à une mise en scène paysagiste selon les mêmes proportions que la Journée claire. Ce n'est sans doute pas un hasard. Nous sommes libres de considérer les Rêves comme des abstractions, libres aussi d'y voir des cimes de montagnes émergeant des nuages comme dans la partie gauche du rouleau de Tong Yuan. Ce dernier ne connaissait pas la peinture à l'huile, technique spécifiquement occidentale et se servait uniquement d'encres et couleurs légères sur papier. Christian Lu est également maître de cette technique aujourd'hui.
Ce que nous appelons nature chez ce peintre aux deux racines esthétiques, c'est l'expérience de nécessité qui est intérieure au sensible. Nous sommes partis de Tong Yuan et donc du paysage, et nous avons rencontré des oeuvres dans lesquelles on peut presque toujours discerner, si on les cherche, un « ciel » et une « terre ». Mais là n'est pas le plus important, puisque nous avons découvert en cheminant dans l'oeuvre puissamment originale de Christian Lu une sorte d'apothéose du sensible qui confirme l'intuition d'Emmanuel Lévinas à propos de l'oeuvre d'art de réelle envergure, qui à la fois produit un monde et révèle la terre. « Elle retient et garde la terre même dans l'ouvert d'un monde » écrivait-il dans De l'existence à l'existant. Il faut décidément pénétrer, pour le savourer, dans le monde des couleurs selon Christian Lu : il est ouvert à notre admiration.
galerie@christianlu.com
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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