Bien sûr, Pascal Bonafoux ne se prend pas pour François Boespflug, l'éminent théologien et historien, auteur d'une monumentale histoire iconique de Dieu qui fait autorité. Non, Pascal Bonafoux, connu pour être un historien de l'art sérieux, ancien pensionnaire de la prestigieuse Villa Médicis (Académie de France à Rome), avait simplement, depuis longtemps, l'idée d'écrire un livre consacré aux oeuvres dont les Evangiles étaient la référence. Il avait commencé par se faire rabrouer par un docte universitaire : de quoi se mêlait-il ? Il n'était pas spécialiste des Ecritures, pas même croyant : quelle audace ! Voici que les éditions du Chêne, dont il faut saluer le retour au livre d'art après une longue éclipse, donnent aujourd'hui l'occasion à Pascal Bonafoux de réaliser son projet dans un beau livre (pas cher, grâce à son impression en Chine) qu'il justifie dans une longue et fort intéressante introduction.
D'abord, et c'est l'essentiel, « comment, si ce n'est au prix de l'inconséquence la plus absurde, prétendre connaître l'art si l'on dédaigne, ou pis si l'on ignore ses dimensions sacrées ? » L'enseignant que je suis rejoint le professeur Bonafoux sur l'absolue nécessité de donner aux étudiants (et aux autres !) un minimum d'information sur les sources spirituelles à l'origine de tant et tant d'oeuvres de nos musées. Dans ces lieux, les oeuvres sont dépouillées de leur rôle liturgique, « où elles n'ont plus pour raison d'être d'accompagner la piété et la prière. Dépossédées de leur fonction, elles ne cessent pas, malgré tout, de me concerner. Par la puissance de leur présence. » Malraux n'aurait pas dit mieux ! Bonafoux, concerné par la puissance de présence de la centaine d'oeuvres choisies, voudrait faire partager son enthousiasme à ceux qui, parmi les innombrables visiteurs des musées, sont de bonne volonté et souhaitent mieux s'approcher des tableaux et des fresques présentés. Pour cela, chaque oeuvre est accompagnée d'un ou plusieurs extraits des évangiles selon Matthieu, Marc, Luc et Jean traduits par Bossuet (et « mis en ordre » par H. Wallon en 1855). Quant au commentaire de Pascal Bonafoux, il fuit les exégèses savantes et relie chaque image à son ou ses textes dans la plus grande simplicité. Tout cela donne un bon livre sans prétention qui pourra rendre de grands services.
100 tableaux qui racontent la vie de Jésus, par Pascal Bonafoux, Chêne, 260 pages, 29,90 euros.
M. Guillaume Robin ne sait pas écrire le français : « la galerie Braun ouvra (sic) une exposition le 10 mai 1941 » (page 90) ; il ignore également la grammaire et l'orthographe : « Mussolini va définitivement réglé (sic) son compte à l'insurgé » (page 27). Cela n'empêche pas M. Robin de publier un opuscule sous le titre Les Secrets de l'Art moderne, Marinetti, Duchamp, Picasso, Bucher, Warhol, Klein. Selon le titre, il serait question de « secrets » dont l'auteur nous ferait la révélation. M. Robin a consulté quelques ouvrages, dont il nous donne la liste, et nous propose en fait de laborieuses fiches de lectures qui ne percent évidemment aucun secret. La prétention du titre n'a d'égale que la suffisance de l'auteur qui voudrait nous faire croire qu'il est historien de l'art. Un plumitif maladroit en fait, auteur d'un pseudo-livre sans intérêt.
Les Secrets de l'Art moderne, par Guillaume Robin, Art3, 182 pages, 19 euros.
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