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[Visuel-News]
16-01-2025
La chronique de Pierre Corcos Plantations photographiques La chronique de Gérard-Georges Lemaire Chronique d'un bibliomane solitaire
La chronique de Gérard-Georges Lemaire |
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Chronique d'un bibliomane solitaire |
LA REVOLUTION ELECTRONIQUE : UNE VISION PROPHÉTIQUE DE WILLIAM S. BURROUGHS
Révolution électronique, William S. Burroughs, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Chopin, Editions Allia, 64 p., 6, 50 euro.
William S. Burroughs (1914-1997) a fait partie de ce qui a été la Beat Generation (ce n'était ni un groupe, ni un mouvement structuré, mais plutôt la complicité de quelques écrivains partageant le désir de métamorphoser la littérature américaine, dont Jack Kerouac et Allen Ginsberg, qui sont parvenu à leurs fins au-delà de leurs espérance). Il était l'aîné de ce petit cénacle né à la fin de la dernière guerre et avait voyagé en Europe. Il était plus cultivé que ses jeunes amis et il leur a fait découvrir Franz Kafka et Fédor Dostoïevski. Il a publié son premier roman autobiographique, Junkie, en 1953. Après avoir séjourné au Mexique et en Amérique latine après avoir tué accidentellement son épouse, Joan Vollmer. C'est aussi là qu'il est retourné en Europe et puis s'installe à Tanger. C'est là qu'il a atteint le fond de son intoxication à l'héroïne. C'est aussi là qu'il a commencé la rédaction d'un important roman, The Naked Lunch , qui a été revu et corrigé par ses amis venus lui rendre visite au Maroc, Kerouac, Ginsberg, Orlovski, et d'autres encore. Il décide de se rendre à Paris pour rencontrer l'éditeur, Maurice Giraudias, directeur d'Olympia Press, qui lui demande de remanier son ouvrage. (La première version, très différente, sera publiée ultérieurement et a paru sous le titre Interzone, qui a été publié en 1989. Le Festin nu est sans aucun doute son chef-d'oeuvre. Il a été interdit à la vente quand il est sorti en France chez Gallimard. Près quoi, il s'est lancé dans la trilogie Nova. Il décide en1960 d'aller vivre à Londres. Il publie de nombreux textes courts dans les revues de l'underground. En 1970 ; Electronc Revolution paraît en Allemagne de l'Ouest chez Expanded Media Editions. Un an plus tard, il paraît à Cambridge avec la traduction en français par Jean Chopin, épouse de l'éditeur, Henri Chopin. Le texte est repris en France chez Pierre Belfond avec une nouvelle traduction de Jean-René Major et de Catherine Culaz en 1973.
Quand Burroughs a vécu à Paris, il a pris une chambre dans un hôtel sans nom rue Gît-le-Coeur. Il y a trouvé d'autres écrivains et artistes anglophones en premier lieu Brion Gysin, qui l'a initié à ses pratiques singulières d'avant-garde : le cut-up, le fold-in et les permutations. Burroughs s'empare aussitôt de ces méthodes d'écriture qui lui permettent d'écrire sa première grande trilogie romanesque : Le Ticket qui explosa, Nova Express et La Machine molle. Dans ce court essai, l'écrivain a imaginé le devenir de la société à venir à travers les progrès pervers de la technologie la plus avancée.
Influencé par Alfred Korzybsky, l'inventeur de la sémantique générale, il imagine un monde futur où tout serait régenté par des techniques ayant des finalités coercitives. Des magnétophones sont attachés sur le corps de tout un chacun et mêle des discours, des grognements abominables de bêtes furieuses et ce dispositif serait associé à des bruits d'émeutes. Telle coexistence sonore serait accompagné de moyens à longue portée pour brouiller les messages. Dans cette optique, les lignes d'association sont brisées et donc incompréhensibles. De simples magnétophones placés dans les rues suffiraient à mener à bien cette tâche. L'idée est aussi de mixer les informations imprimées dans les journaux. Le brouillage des informations véhiculées par les ondes ou par l'imprimerie. Il songe à des « arts électroniques de non-communication des mass-médias a le pouvoir de désorienter lecteurs et auditeurs. Le brouillage est le maître-mot de ces opérations destinées à rompre le lien social institué de manière forcée dans notre société. Il suppose que tout pourrait être la conséquence d'un brouillage : les maladies, les pulsions sexuelles, tout ce qui a rapport à la vie sociale. Dans ce nouveau monde organisé par les sciences plus complexes, Burroughs nous imagine manipulés par des virus qui ont affaire avec le langage dans une contagion très rapide. Il conclut son rapide tour d'horizon en emmenant le lecteur dans une salle de spectacle où il est lui-même, bien sûr, mais finalement tout le monde, de façon indifférente. Inspiré par les méthodes pseudo-scientifiques de Ron Hubbard, le créateur de la scientologie, l'écrivain classifie les situations possibles. Pour conclure, il veut envisager que la voix humaine soit une arme au sens plein du terme... Mais, au fond, n'en sommes-nous pas déjà arrivés là ? La question mérite d'être posée.
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Gérard-Georges Lemaire
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