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[Visuel-News]
27-03-2025
La chronique de Pierre Corcos Brider les imaginaires La chronique de Gérard-Georges Lemaire Chronique d'un bibliomane solitaire
La chronique de Gérard-Georges Lemaire |
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Chronique d'un bibliomane solitaire |
 Fin d'une liaison, Graham Greene, traduit de l'anglais par Marcelle Sibon, « Pavillons », Robert Laffont, 381 p., 10, 50 euro.
Graham Greene (1904 à Berkhamsted-1991) a été un auteur extrêmement prolixe. Il a écrit des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des scénarios, des livres pour enfants, des livres de mémoires. Et il a connu un grand succès, autant en Angleterre que dans le monde. Plusieurs de ses ouvrages ont été adaptés au cinéma. Le Troisième homme (The Third Man) reste un chef d'oeuvre incomparable avec, entre autres, l'extraordinaire prestation d'Orson Welles. Après avoir été diplômé en histoire à Oxford, il s'est lancé dans la carrière journalistique et devient rédacteur au Time. Il a publié un recueil de poésie en 1925. Ses premiers romans ne tardent pas à suivre. En 1929 a été imprimé The Man Within. L'année suivante, est sorti de presse The Name of Action et en 1931, Rumor of Nightfall. Sont ensuite publiés Stamboul Train qui a pris le titre d'Orient Express aux Etats-Unis. En 1934, il a achevé It's a Batterfiled. En outre, il a également réuni en divers volumes de nombreuses nouvelles. Quand la guerre est déclarée avec l'Allemagne, il est affecté aux services secrets. Cette expérience lui a inspiré une métamorphose dans sa littérature : le monde de l'espionnage est devenu la clef de ses romans. C'est déjà le cas en 1939 avec The Confidential Agent. Sa production romanesque s'en est trouvée profondément modifié et s'est longtemps développée, avec Our Man in Havana, qui a connu un succès notable. Il n'en reste pas moins que son apport à la religion (il s'était converti au catholicisme) est un thème omniprésent.
The End of the Affair - La Fin d'une liaison - voit le jour en 1951. Le héros de cette fiction, Maurice Bendrix, rencontre un diplomate, Henry Mile. Il tombe amoureux de son épouse, Sarah. Leur liaison se déroule à Londres pendant le Blitz. Un beau jour, la maison où ils se retrouvait est détruite et l'écrivain croit que sa maîtresse a été tuée au cours de ce bombardement. Le conflit achevé, il croise de nouveau le chemin d'Henry Miles, qu'il ne porte pas dans son coeur et qu'il finit par haïr profondément. Celui-ci lui confie qu'il a des doutes : il est persuadé que sa femme avait une relation avec un troisième homme. La curiosité de notre héros est aiguisée et il engage un détective privé pour reconstituer l'existence de Sarah. Le détective se révèle efficace et il retrouve en possession du journal intime de Sarah. Ce manuscrit lui permet de reconstituer les événements qui lui ont échappés.
Se mêlent dans ces souvenirs qui lui reviennent par bribes, les relations qu'il a eu avec son contact dans le réseau d'espionnage, Parkis, et puis les sentiments qui ont mûri dans son coeur au fil du temps. Si Graham Greene a toujours privilégié une écriture simple et sans grands effets de style, ce roman, qui se révèle être de nature autobiographique (mais on ignore jusqu'à quel point la vérité de son vécu correspond au vécu de Maurice Bendrix, qui est sans nul doute son double mais peut-être un double amplement modifié, entre la réalité et la fiction, qui finissent par se confondre. Ayant aboli la linéarité de la narration comme dans la plupart de ses ouvrages, il a signé une oeuvre d'une nature très différente de toutes les autres. Il faut croire que cette histoire d'amour a été la douleur qui l'a accompagnée pendant de nombreuses années. Il est aussi à souligner que son rôle d'agent secret n'est pas mis en exergue. Ce n'est ici qu'un travail qui ne présente rien d'aventureux ni même de très spécial.
Avec La Fin d'une liaison, on fait la connaissance d'un autre Graham Greene. Cette fois, les sentiments puissants et les péripéties sinueuses de cette aventure sentimentale se révèle un écrivain d'une autre nature, qui a abandonné sa « routine » dans la composition du roman et qui se révèle à travers ce qui anime de manière si contrastée son personnage qui est prisonnier des déchirements qui le dominent. Ce livre a été traduit en français 1951. Cette réédition donne l'opportunité au lecteur de découvrir qui a été cet auteur qui a su si bien construire des situations qui souvent se rapprochent de la littérature d'un genre bien spécifique et qui laisse peu de place aux tourments de l'âme. Ce n'est peut-être pas son roman le plus réussi, mais c'est en tout cas le plus touchant et le plus étrange.
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Gérard-Georges Lemaire 27-03-2025 |
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